Les travailleurs de la Caisse nationale du logement (CNL) poursuivent aujourd'hui leur grève entamée hier et qui a touché toutes les agences réparties à travers le pays. Leurs représentants syndicaux ont recouru à ce mouvement de protestation car, expliquent-ils, les négociations avec la direction générale ont échoué. Les discussions autour de leur plateforme de revendications, qui ont eu lieu au cours d'une réunion tenue lundi, n'ont, selon eux, pas abouti aux résultats escomptés. Redouane Touileb, secrétaire général par intérim de la section syndicale UGTA, n'a pas senti une "souplesse" et une "réelle volonté" de la part du directeur général qui, a-t-il indiqué, campe toujours sur ses positions. "Le DG a refusé la majorité de nos revendications. Il ne mesure pas l'enjeu et les conséquences d'un tel débrayage", a précisé M. Touileb. Le syndicat revendique, de prime abord, la réintégration immédiate de leur collègue syndicaliste, Mohamed Boukezzoula, dans son poste de chargé d'étude. Celui-ci a fait l'objet, estiment les grévistes, d'un licenciement "abusif et illégal" de la part du DG, Belayat Ahmed. Contacté hier, le DG de la CNL a avoué que la décision a été prise suite au rapport établi à l'encontre de ce chargé d'étude par le directeur d'agence de Mila qui a demandé son licenciement sur proposition du wali. Ce dernier accuse le cadre licencié de "blocage dans l'exécution du programme présidentiel notamment le retard dans le paiement des entreprises réalisatrices...". M. Belayat a également tenu à préciser que l'UGTA de la wilaya de Mila a retiré la carte de syndicaliste à cet employé. Si le syndicaliste de Relizane n'a été victime d'aucune sanction, a indiqué M. Belayat, celle infligée à celui de Mila sera, en revanche, maintenue. Cela étant, les délégués syndicaux de la CNL demandent à ce qu'il soit mis fin de manière effective à leur harcèlement et leurs intimidations de la part de l'administration, conformément à la loi 90-14 dans ses articles 58 et 59. Ils revendiquent également la transformation des CDD (contrat à durée déterminée) en CDI (contrat à durée indéterminée) et le versement des droits et indemnités des heures supplémentaires. Par souci de transparence, ils réclament la mise en place de commissions paritaires pour les commissions de discipline, la sécurité, la gestion des ressources humaines... L'autre point revendiqué a trait à la réintroduction du prêt administratif pour la prise en charge des problèmes sociaux des travailleurs. Outre le refus de la charte de l'informatique, la section syndicale demande la mise en œuvre de règles transparentes pour le recrutement suivant le besoin. Si pour le paiement des heures supplémentaires, le DG a donné son accord au cours de la réunion, l'attribution de la prime de fin de carrière qui est passée de 2 millions de dinars à 6 millions de dinars, demandée par le syndicat, ne sera pas appliquée pour le moment, dira M. Belayat. Car, argue-t-il, l'"entreprise qui s'est engagée dans des investissements tels que la réalisation de 35 nouveaux sièges d'agences et de directions régionales... évalués à 9 milliards de dinars, ne peut supporter pareille charge". Le DG leur a proposé de maintenir les 2 millions de dinars dans un premier temps et étudier à l'avenir la révision à la hausse de ce montant. Concernant la participation du syndicat dans la commission d'évaluation et de recrutement, le DG a été catégorique : "Cela relève des prérogatives du DG. Je n'ai pas à les partager avec le syndicat." Quant à la réunion de coordination à laquelle veulent pendre part les représentants des employés, M. Belayat estime qu'il s'agit de rencontres internes avec les cadres dirigeants et que le syndicat n'est pas concerné. Néanmoins, des bulletins reprenant les diverses conclusions sanctionnant les travaux de ces réunions sont envoyés à toutes les structures. "Ce n'est pas un droit", est la réponse qu'il a réservée à la question sur le prêt administratif exigé par le syndicat. Pour les CDD, il a affirmé que c'est une mesure émanant du conseil d'administration qui a instauré ce mode de recrutement car, est-il signifié, le plan d'action de l'entreprise dépend du programme du gouvernement. Nom Adresse email