La production industrielle du secteur public a enregistré, durant le 1er trimestre 2014, une hausse de 3,9%, un redressement "notable" par rapport à une baisse de 2,5% enregistrée à la même période de l'année précédente, a indiqué l'Office national des statistiques (ONS). "Le relèvement de la production industrielle du secteur public algérien, observé dès le 2e trimestre 2013 et notamment aux 3e et 4e avec respectivement 4,5% et 1%, se confirme durant les trois premiers mois de 2014 avec une hausse de 3,9%", indique l'Office. Plusieurs secteurs ont participé à cette amélioration de la production industrielle, il s'agit notamment de celui des hydrocarbures, de l'énergie, des mines et carrières, ainsi que de celui des industries agroalimentaires, relève l'ONS. Les hydrocarbures ont connu durant les trois premiers mois de cette année, un taux de croissance de 13,5% par rapport au même trimestre de 2013, qui a été marqué par une chute de plus de 10%. Ce rebond a concerné toutes les branches du secteur, la production de pétrole brut et de gaz (5,1%), la liquéfaction du gaz naturel (19,9%) et le raffinage du pétrole (61,1%). La production dans le secteur de l'énergie a continué sa hausse en affichant un taux de croissance de 4,9% durant le premier trimestre de l'année en cours par rapport à la même période de l'année dernière qui a enregistré une hausse de 2,2%. Les mines et carrières affichent également une croissance de 3,3% par rapport au même trimestre de l'année écoulée qui a connu une stagnation. Cette croissance a été tirée grâce à une amélioration de la production de plusieurs branches du secteur. Il s'agit de celle de l'extraction de la pierre, argile et sable (+4,4%), l'extraction du minerai de fer (+11,5%) et l'extraction du minerai des matières minérales (+6,5%). Les industries agroalimentaires ont enregistré durant le 1er trimestre 2014, une croissance de 5% par rapport au même trimestre de 2013, qui s'est caractérisé par une baisse de 4,8% de la production industrielle. Cette amélioration est due essentiellement à une hausse de la production du travail de grains (11%) et celle de l'industrie du lait (12,9%). Le reste des secteurs de l'industrie s'est caractérisé par des baisses. Les plus importantes ont touché les branches des bois, liège et papier (-11%), les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques (ISMME) avec 8,5% et celle de la chimie caoutchouc et plastique (7,7%). La production a baissé également dans d'autres secteurs industriels comme les textiles (4,9%) et les cuirs (4,7%). Dans un entretien au journal Liberté, le professeur Abdelmadjid Bouzidi a indiqué que "l'économie algérienne est sur une bonne trajectoire", relevant, entre autres, que "entre 2006 et 2014 (prévision de clôture), la croissance hors hydrocarbures a affiché un taux positif moyen annuel de 6,7%. Ce qui est appréciable". Contacté, après la publication de l'entretien, pour l'interroger sur la nature de la croissance, qui, de notre point de vue, est extensive et coûteuse, M. Bouzidi nous a répondu que "nous ne sommes pas dans un modèle exportateur, mais bien dans un modèle basé sur le marché intérieur, et pour les économistes, c'est mieux". Le professeur explique que la croissance en Algérie est pour l'instant le fait d'une relance de la demande globale. Pour lui, l'investissement public dans les infrastructures est le prérequis indispensable pour rendre l'investissement productif possible et rentable. "Il est incontestable que depuis 5 ans au moins, nous avons changé de politique économique. Nous sommes bien dans une politique de l'offre, une politique pro-entreprise active que j'ai longtemps recommandée", soutient le professeur Bouzidi. Et d'ajouter : "Il est faux de dire qu'aujourd'hui encore l'économie algérienne ne s'appuie que sur la dépense publique. Regardez le portefeuille d'investissement productif privé national et étranger qui est dans le pipe. Regardez comment l'attractivité s'améliore. Examinez le portefeuille des projets d'investissements productifs du secteur public en partenariat avec des champions mondiaux. Je ne peux tout de même pas rejeter une politique économique que je préconise depuis dix ans et qui se met progressivement en place, même si cela se fait dans une ambiance déprimante." M. Bouzidi reconnaît que la productivité globale des facteurs est pénalisante et qu'il faut travailler sérieusement pour l'améliorer. Selon lui, l'investissement demeure trop coûteux, notamment à cause du mauvais climat des affaires. "Il faut mettre fin à cette gouvernance économique têtue, myope et qui favorise la corruption", suggère le professeur, indiquant qu'il ne faut pas être obnubilé par le modèle exportateur hors hydrocarbures. "Gagner 20 milliards d'euros sur la facture d'importations. C'est pour l'instant comme si on exportait hors hydrocarbures pour la même somme", soutient-il. M R Nom Adresse email