Pourquoi ce deux poids, deux mesures, alors que dans le dossier israélo-palestinien, le président américain a sa grande part de responsabilité en tant qu'unique parrain des dernières négociations de paix que le Premier ministre d'Israël a fait échouer début juin, de façon unilatérale et sans qu'il ne soit rappelé ni dans ses engagements, ni dans ses violations du droit international. Le locataire de la Maison-Blanche toute ouïe aux injonctions de Tel-Aviv avait certainement connaissance du sort réservé aux Gazaouis, dont le massacre n'aurait pas eu lieu sans l'approbation américaine. Et ce n'est pas qu'une question de géostratégie. Le consentement, sinon la complaisance pour la boucherie israélienne procède aussi de la vague islamophobe qui déferle sur le monde ces dernières années. Sinon comment interpréter l'activisme de Washington depuis le début des troubles en Ukraine, clairement positionné contre les pro-russes. Un soutien aux relents de guerre froide qui n'a rien à voir avec les intérêts des Ukrainiens. Barack Obama déploie en personne beaucoup d'énergie pour identifier les auteurs de l'attaque contre l'avion de la Malaysian Airlines et a été très prompt à montrer du doigt Moscou, accusé par lui de protéger les Ukrainiens pro-russes. Rien de cela pour les Palestiniens dont il déplore la mort de civils tout en continuant d'apporter sa caution au Premier ministre israélien qui lui a le "droit" et le "devoir" de défendre son pays, même au prix de génocides et autres crimes de guerre. L'obligation internationale de secours à personnes en danger ne fonctionne pas s'agissant des Palestiniens. Des experts européens tentent de convaincre que ce qui se joue en Ukraine n'est rien moins que le dessin de la nouvelle carte du monde ! Rien que ça. Pour eux, le premier président noir des Etats-Unis défend le monde libre. Bonjour la guerre froide. La réalité est que Washington s'emploie à empêcher un rapprochement – puis une alliance – entre l'Europe et la Russie, susceptible de contrarier sa suprématie qui lui permet, en toute impunité, de s'immiscer dans les affaires intérieures d'un pays, voire de lui faire la guerre et d'imposer un droit international conforme à ses seuls intérêts. En clair, l'Ukraine est un enjeu géopolitique principal pour les Etats-Unis menacés par la montée de pays émergents. Plus explicite, l'Ukraine doit réduire les options géopolitiques de la Russie de Poutine. Et de comprendre pourquoi entre 2002 et 2004, Washington a dépensé des milliards de dollars afin d'aider l'opposition ukrainienne pro-occidentale à accéder au pouvoir. Aujourd'hui, l'Ukraine connaît une véritable guerre civile, mais personne en Occident ne dénonce l'ardeur avec laquelle le gouvernement ukrainien tente de mater les séparatistes. A Gaza et en Cisjordanie, Benyamin Netanyahu bénéficie de la même sollicitude. Evidemment que ce dernier n'est pas comparable au nouveau président ukrainien, même si cet oligarque jouit de la complicité du silence de la majorité des hommes politiques et des médias occidentaux dans la guerre contre une partie de sa population russophone et dont les forces armées sont conseillées par des forces spéciales et des mercenaires américains. Barack Obama, le prix Nobel de la paix, doit avoir de mêmes desseins pour le Moyen et Proche-Orient, où son prédécesseur, l'ultraconservateur et va-t-en-guerre W. George Bush, n'a pas non seulement réussi à instaurer son fameux GMO (grand Moyen-Orient), mais y a semé les graines du terrorisme djihadiste. D. B Nom Adresse email