Analysant la situation sociale et politique du pays, le secrétariat national du RCD n'a pas été tendre avec le pouvoir. Dans une déclaration sanctionnant les travaux de sa réunion de vendredi dernier, il a estimé que la gestion par les pouvoirs publics du douloureux accident de l'avion est caractérisée par "de la frilosité et de l'approximation", en ajoutant que "la défection singulière du chef de l'état, contrastant avec la présence soutenue du président français, marque l'image d'un président hors du temps et loin de son pays". Ce retrait de l'Algérie devant la tutelle de l'ex-puissance coloniale est, souligne encore le RCD, "une caricature des errements diplomatiques, de l'incurie, des reniements et de la soumission du pouvoir actuel". À propos du projet de la transition démocratique, le secrétariat national du RCD estime que c'est un projet qui "suscite adhésions et débats". Il exige de toutes les forces patriotiques et de la société civile "d'élargir les initiatives en cours pour privilégier la décantation dans le champ public, préalable à toute refondation et sauvegarde nationale". Evoquant l'interdiction de la conférence de la CLTD, il estime qu'elle illustre "les égarements et les faux-fuyants d'un système délétère". "Cette politique du pire trouve, également, sa déclinaison pratique dans l'exacerbation de la situation dans la vallée du M'zab par la provocation, la répression, la manipulation des crispations identitaires et communautaires, l'instrumentalisation de la justice et la consécration de l'impunité qui font que des populations entières soient livrées à elles-mêmes", analyse encore le RCD, en soulignant que ce conflit sanglant "est un drame humain et national qui pose, en termes crus, l'inadaptation système-société et signe l'échec du monolithisme institutionnel et culturel imposé au pluralisme de la société". Ce conflit, analyse le RCD, "fait écho à l'abandon de la Kabylie aux groupes mafieux après le Printemps noir de 2001 qui a fait fuir de la région l'essentiel des investisseurs dans le sillage de l'assassinat, resté à ce jour impuni, de 126 jeunes par les forces de répression du régime du clan d'Oujda". Pour le parti, face à la gravité de la situation, "aucune mesure appropriée n'a été adoptée". Le RCD considère que la nouvelle annonce d'un plan gouvernemental pour Ghardaïa "est une duperie supplémentaire" lorsque l'on sait que le pouvoir continue d'imposer "ses interlocuteurs" pour la région "dans les clientèles traditionnelles du régime et mobilise ses baltaguia contre les militants politiques et associatifs de la vallée du M'zab". "En plus du terrorisme qui continue de frapper et de faucher des vies humaines dans de nombreuses localités du pays, relève le RCD, la prime à la violence sous toutes ses formes en lieu et place de la nécessaire application du droit, déteint sur l'ensemble du tissu social. Les kidnappings récurrents et impunis, inaugurés depuis une dizaine d'années en Kabylie, s'exportent sous le regard impassible et impuissant de l'état jusqu'aux régions du Sud." Sur le plan international, s'agissant de la Palestine, le RCD "condamne avec la plus grande vigueur cette lâche offensive face à des populations civiles vulnérables". M. M. Nom Adresse email