À l'instar du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a déclaré hier que le droit "total" d'Israël à la sécurité "ne justifie pas" le "massacre" de civils à Gaza, l'Occident a haussé un peu le ton hier contre l'Etat hébreu après le troisème bombardement d'une école de l'ONU, où se réfugient les civils palestiniens pour fuir le déluge de feu de l'armée israélienne. Pour Laurent Fabius, une "solution politique" entre Israël et les Palestiniens "devra être imposée" aux deux parties. "La tradition d'amitié entre Israël et la France est ancienne et le droit d'Israël à la sécurité est total, mais ce droit ne justifie pas qu'on tue des enfants et qu'on massacre des civils", a affirmé le ministre dans un communiqué publié à Paris. "Combien de morts faudra-t-il encore pour que s'arrête ce qu'il faut bien appeler le carnage de Gaza ?", a dénoncé Laurent Fabius dans sa déclaration. "C'est pourquoi nous soutenons, nous exigeons l'instauration d'un réel cessez-le-feu, comme le propose l'Egypte, et nous sommes prêts, en tant que Français et Européens, à concrètement y contribuer. C'est pourquoi aussi qu'une solution politique est indispensable, dont les paramètres sont connus et qui, selon moi, devra être imposée par la communauté internationale, puisque les deux parties, malgré d'innombrables tentatives, se sont malheureusement montrées incapables d'en conclure la négociation", a-t-il martelé. Mais, qui aura le courage d'imposer quoi que ce soit à Israël, qui fait fi de tous les appels de la communauté internationale, notamment de son plus proche allié, en l'occurrence les Etats-Unis ? Ce cri d'indignation de la France fait partie d'une levée de boucliers internationale après la frappe israélienne qui a tué au moins dix Palestiniens dans une école de l'ONU. C'est la troisième fois en dix jours qu'une école de l'ONU est atteinte. Une trentaine de Palestiniens ont déjà été tués dans des frappes sur des écoles à Beit Hanoun le 24 juillet et à Jabaliya le 31 juillet. "C'est un scandale du point de vue moral et un acte criminel", ainsi qu'une "nouvelle violation flagrante du droit humanitaire international", s'est indigné le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Les Etats-Unis, principaux alliés d'Israël, se sont dits "consternés" par un "bombardement honteux". Même si l'ONU et Washington n'ont pas désigné expressément Israël comme responsable. Mais ils ont souligné que l'armée israélienne était très bien informée de la localisation des refuges de l'ONU. De son côté, le président français, François Hollande, a jugé "inadmissible" le bombardement de cette école et demandé que les responsables de cette action "répondent de leurs actes". Face à ces critiques acerbes, Israël a annoncé une trêve "humanitaire" de sept heures hier sur la majorité du territoire de Gaza, pour se donner bonne conscience. Devant cette situation d'inertie de la communauté internationale, le président iranien, Hassan Rohani, a dénoncé, hier, l'inaction du Conseil de sécurité des Nations unies face au "massacre" des Palestiniens par Israël dans un discours devant le Comité palestine du mouvement des non-alignés (NAM) réuni à Téhéran. "L'agression sauvage de l'armée de ce régime (Israël, ndlr) tueur d'enfants se poursuit avec une politique délibérée pour commettre un génocide en massacrant des civils et en détruisant les infrastructures, les maisons, les centres médicaux, les écoles et les mosquées", a déclaré Hassan Rohani. M. T. Nom Adresse email