Joe Biden et John Kerry, respectivement vice-président et secrétaire d'Etat, ont recommandé à leurs invités de ne pas modifier les constitutions de leur pays pour se maintenir au pouvoir au détriment de l'alternance. Le sommet Afrique - Etats-Unis d'Amérique qui s'est ouvert, avant-hier, à Washington, et qui a vu la participation d'une cinquantaine de chefs d'Etat africains, ne s'est pas seulement centré sur l'aspect économique. Le volet politique a été abordé par les dirigeants US, à travers des appels au respect des règles démocratiques. Barack Obama, John Kerry ou encore Joe Biden ont pressé les dirigeants africains à s'accommoder des règles élémentaires de la démocratie à travers le respect de l'alternance au pouvoir, de la liberté de la presse, des droits de l'Homme et aussi de la lutte contre la corruption. John Kerry, secrétaire d'Etat américain, a insisté, lors de l'ouverture du sommet, sur "le respect de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits de l'Homme". M. Kerry a cité l'exemple de Nelson Mandela, ancien président sud-africain, qui s'est retiré de la vie politique après un seul mandat présidentiel. Il a affirmé que la plupart des peuples d'Afrique étaient favorables à une limitation à deux mandats pour leurs dirigeants. "Nous presserons les dirigeants de ne pas modifier les Constitutions pour leurs bénéfices personnels ou politiques", a-t-il assuré, soulignant que des "institutions fortes" étaient préférables à des "hommes forts". "Une société civile forte, le respect pour la démocratie, l'Etat de droit et les droits de l'Homme, ce ne sont pas seulement des valeurs américaines, ce sont des valeurs universelles", a tenu à rappeler, par ailleurs, M. Kerry devant des invités qui ne sont pas tous connus pour être des champions dans le respect des droits de l'Homme. Le chef de la diplomatie américaine a rencontré, en marge du sommet, Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC), à qui il avait demandé directement, lors d'une visite à Kinshasa en mai, de respecter la limite à deux mandats imposée par la loi fondamentale congolaise, dans la perspective des élections de 2016. John Kerry a également promis que les Etats-Unis continueraient à défendre "la liberté de la presse, y compris pour des journalistes poursuivis pour terrorisme ou emprisonnés pour des raisons arbitraires". De son côté, Joe Biden, vice-président des USA, a appelé les leaders africains à lutter contre "le cancer de la corruption". Les dirigeants américains n'ont, à aucun moment de leurs interventions, évoqué ouvertement les cas des présidents africains qui enfreignent la règle de l'alternance au pouvoir, même si, parmi les invités, une pléiade de présidents ont battu le record de longévité au pouvoir. Barack Obama, président des USA, a réitéré l'appel lancé il y a quelques jours lors d'une rencontre avec les étudiants africains. Il a indiqué, ainsi, que la réalité d'un Etat de droit "c'est aussi le fait que les dirigeants ne gardent pas le pouvoir éternellement". Pour rappel, le sommet Afrique-USA qui se tient depuis lundi à Washington devait être clôturé aujourd'hui. Il s'est concentré, au début, sur les questions économiques et les probables investissements-aides américains dans le continent, mais les questions politiques n'ont pas tardé à "s'immiscer" dans les débats sur un continent dont les dirigeants présentent, dans leur majorité, un maigre bilan du respect de la démocratie. M M Nom Adresse email