La fièvre aphteuse se propage de manière fulgurante si l'on s'en tient aux dires du directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira, Rachid Morsli, qui annonce l'abattage de 163 bovins depuis l'apparition de cette pathologie. Ce sont, jusqu'à l'heure actuelle, près de 9 communes qui ont été touchées par différents foyers de fièvre aphteuse. La wilaya de Bouira comptabilise un cheptel évalué à quelque 50 000 têtes. Cependant, seulement 30 000 bêtes auraient été vaccinées depuis avril dernier, date de la campagne de vaccination régulière. Malgré les points de contrôle établis par les éléments de la gendarmerie pour éviter les mouvements de bovins, il n'en demeure pas moins que certains maquignons font fi de toutes les règles de sécurité. Toutefois, malgré la batterie de mesures préventives adoptées dans ce plan d'urgence pour sauver le cheptel et préserver l'économie nationale, certains maquignons ou spéculateurs malintentionnés ne se privent pas pour se débarrasser impunément des cadavres de leurs bêtes dans la nature. Hier matin, non loin du village agricole Thamer, à 10 kilomètres à l'est de Bouira, le cadavre d'une vache a été retrouvé à proximité de la voie ferrée. Les services de sécurité ont ouvert une enquête pour identifier le propriétaire de cette vache qui, visiblement, avait été contaminée par la fièvre aphteuse avant de mourir. Les éleveurs de la wilaya de Bouira affichent clairement leurs craintes en estimant que le ministère de l'Agriculture n'a pas pris ses précautions à temps, ce qui explique le retard dans l'acheminement des vaccins. "Cela fait deux jours que la vétérinaire me dit que les vaccins seront disponibles demain, et force est de constater que mes bêtes n'ont toujours pas reçu leurs doses pour être immunisées contre la fièvre aphteuse", déplore aâmi Saïd, éleveur à El-Esnam. Ce dernier, craignant de voir son troupeau décimé, se montre sceptique quant à une éventuelle indemnisation par l'Etat : "Je me souviens qu'en 2006, lors de la maladie de la bluetongue, l'ensemble des moutons que j'avais élevés a été décimé, et à ce jour, je n'ai absolument pas été indemnisé par l'Etat. Alors aujourd'hui, quand je lis dans la presse que les éleveurs seront indemnisés à hauteur de 80% par bête abattue par les services de la DSA, permettez-moi d'être sceptique !'' Nom Adresse email