Deuxième chapitre : Les désillusions Résumé : Zina a toujours craint que sa fille apprenne qu'elle a été adoptée. Les week-ends, ils se rendent chez ses parents devenus trop vieux pour sortir. C'est l'occasion pour la famille de se retrouver. Ihsane et ses cousins ont tendance à se chamailler pour un oui ou pour un non. Un jour, l'un d'eux n'hésite pas à lui dire la vérité. La fillette est bouleversée. Guemra encourage sa fille à lui dire la vérité... Zina la porte dans sa chambre où elles ont l'habitude de dormir quand elles restent pour la nuit. Elle la garde toujours contre son cœur et continue de la bercer. Ihsane sanglotait. Elle avait compris que son cousin disait vrai. -Ma fille, murmure Zina en laissant couler des larmes silencieuses, si tu savais combien je t'aime... Tu es ma fille, celle qu'Allah m'a donnée pour me ramener à la vie ! Ton amour embellit ma vie ! Mon trésor, ma fortune... -Alors c'est vrai ? demande Ihsane en la repoussant pour la regarder dans les yeux. Tu n'es pas ma mère... Elle la repousse et s'éloigne d'elle, la regardant tristement. -Tu m'as menti ! Zina tombe à genoux, essuie ses larmes et fermant les yeux, elle puise dans son amour les mots qui la convaincront qu'elle est sa fille de cœur. -Ne t'éloigne pas de moi ! Tu me briserais le cœur ! Ihsane, tu es ma fille ! As-tu seulement senti un jour que je ne t'aimais pas ? Que je ne me faisais pas du souci pour toi ? Quand tu veux quelque chose, si je ne te l'achète pas sur place, je te l'offre plus tard ! Quand tu n'es pas bien, je te veille toute la nuit, à tenter de soulager ta douleur, que ta fièvre passe... Aujourd'hui, ce devait être un moment de joie, et par la faute de ton cousin, tu as le sentiment d'avoir été trahie ! Il a brisé ton cœur et je réalise que je n'ai pas de remède miracle pour le réparer ! Je n'ai aucune formule magique pour chasser ta tristesse. Ihsane, tu es tout pour moi ! Peut-être que dans ta colère et ta tristesse ces mots te paraîtront vides de sens ! Mais pour moi, ils disent cette vérité que tu connais depuis ta naissance ! Je te parle et te regarde ! Tu as si vite grandi... Avant que tu entres dans ma vie, je la trouvais monotone et il me semblait que le temps ne passait pas ! Mais depuis l'instant où je t'ai prise dans mes bras, le temps n'a cessé de filer, dit Zina en soupirant. Jamais je n'aurais cru que tu me détesterais en apprenant que je t'ai adoptée ! Si tu me rejettes, mon cœur versera des larmes de sang ! Car pour moi, tu es ma fille ! La seule différence avec les autres, c'est que je ne t'ai pas eu de mon ventre ! Mon cœur pleure Ihsane... La fillette fond de nouveau en larmes en tombant dans ses bras. -C'est vrai que tu m'aimes à ce point ? Zina porte la petite main à son cœur. -Sens comme ses battements sont forts ! Il bat pour toi ! Tu sais, je pense qu'il s'arrêterait si tu décidais de me quitter ! Si tu ne voulais plus de moi comme maman, lâche-t-elle. Je ne peux pas vivre sans toi ! -Oh maman ! Je t'aime moi aussi... Et elles pleurent ensemble. Elles restent longtemps ainsi, l'une contre l'autre. Zina remercie Dieu que sa fille l'ait crue et qu'elle ne doute pas de son amour. Elle n'aurait pas supporté de la voir malheureuse et torturée par les questions. Car en apprenant la vérité, inévitablement, elle voudra savoir qui est sa mère et pourquoi elle l'a abandonnée. Elle voudra la retrouver coûte que coûte et avoir une relation normale avec elle, se sentir désirée et aimée par celle qui l'a mise au monde. Ces questions balayeront toutes ces années d'amour de ses parents adoptifs. Ihsane pourrait se détourner d'eux et même refuser de finir sa vie avec eux. Zina la serre très fort, refusant d'écouter son cœur qui commençait toutes ces questions par "Et si...et si... et si...". Elle tente de se calmer et de se raisonner. Ihsane est encore une fillette. Elle n'est pas encore en âge d'y penser. Zina voudrait la rassurer pour qu'elle n'ait aucun secret pour elle plus tard. Pour l'instant, elle ne peut que la combler de son amour et l'élever pour faire d'elle une jeune fille intelligente, pleine de qualités et de principes. Car à chaque jour sa peine. Elle ne peut pas anticiper sur l'avenir alors qu'elle ignore de quoi il sera fait... (À suivre) A. K. Nom Adresse email