"Si la présidentielle est reportée, les conséquences seront désastreuses", a indiqué jeudi Leila Bahria, présidente de l'Observatoire Chahed. Bien avant la proposition du report de la présidentielle faite par le leader de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, l'Observatoire Chahed a déjà mis en garde l'Assemblée nationale constituante contre le report des élections et a appelé les députés à achever rapidement la rédaction de la loi électorale, déclare Leila Bahria. Pourquoi ? Pour deux raisons, explique-t-elle. La première est que ce serait anticonstitutionnel. "Reporter les élections est une entorse à la Constitution. Il est inconcevable de transgresser la nouvelle Constitution quelques mois après son adoption, s'indigne-t-elle. La deuxième raison tient au contexte actuel du pays et Mme Bahria estime que la période de transition a assez duré. "Le pays ne supportera pas ce report des élections, ce qui pourrait causer des désastres sur le plan économique, sécuritaire et social". "Les élections ne seront pas reportées", a affirmé de son côté Nabil Bafoun, membre de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). A propos de la prolongation du délai d'inscription, Bafoun a déclaré que cela ne poussera pas les Tunisiens à s'inscrire et que le taux d'inscription ne dépassera pas un million en attente de l'élaboration d'un 'plan B', selon ses dires. Ces affirmations interviennent après que le leader du parti Nidaa Tounes eût jeté un pavé dans la marre, mardi, en demandant le report des échéances électorales et plus précisément le deuxième tour de l'élection présidentielle suite au faible taux des inscriptions aux élections. Dans le même sillage, le Centre Carter a déployé le 7 juillet une mission internationale d'observation des élections législatives et présidentielle prévues, respectivement le 26 octobre et le 23 novembre 2014. Il s'agit de 10 observateurs de long terme, représentant huit nationalités différentes dans cinq régions du pays, selon un communiqué rendu public mercredi par l'Organisation. L'équipe centrale ainsi que les observateurs de long terme suivront le processus électoral dès la période d'inscription des électeurs et jusqu'à l'annonce des résultats finaux, précise le communiqué. Les observateurs du Centre Carter rencontreront régulièrement l'ISIE, les partis politiques, les candidats indépendants, les organisations de la société civile, la communauté internationale et les observateurs électoraux nationaux pour évaluer les préparatifs électoraux et l'environnement pré-électoral à travers le pays en amont du scrutin, ajoute le communiqué. Le Centre offrira également une évaluation indépendante et impartiale du processus relatif aux élections législatives et présidentielles. Il coordonnera ses efforts avec les autres groupes d'observateurs électoraux nationaux et internationaux ainsi qu'avec les principales parties prenantes au processus et publiera périodiquement des communiqués sur ses principales observations, lit-on dans le même communiqué. Selon la même source, l'ancien président américain Jimmy Carter avait déclaré que "la transition démocratique tunisienne est suivie de près par d'autres pays de la région ainsi que par la communauté internationale". Il a indiqué que "les prochaines élections législatives et présidentielle constituent une étape essentielle pour la mise en place d'institutions solides traduisant la volonté du peuple tunisien, qui seront essentielles à la mise en œuvre de la nouvelle constitution". En octobre 2011, Le centre carter avait déployé également une mission d'observation des élections de l'Assemblée constituante tunisienne. I. O Nom Adresse email