L'Egypte a mis en garde hier contre un possible débordement des violences qui touchent la Libye dans les pays voisins, et assuré qu'il fallait travailler pour y "éviter des interventions" étrangères contre des "groupes terroristes". Dans le sillage de l'appel des voisins de la Libye, pour un dialogue entre les factions et la mise en place de commissions sécuritaire et politique, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a invité les participants à la réunion au Caire, à adopter une proposition égyptienne visant à "rétablir le rôle de l'Etat et à œuvrer pour le désarmement des milices". Le ministre égyptien a affirmé que "les groupes terroristes" en Libye ne "limitaient plus leurs activités à des opérations" dans ce pays, mais pratiquaient également "le trafic d'armes et d'êtres humains" et "violaient les frontières", "ce qui porte atteinte à la souveraineté des pays voisins et pourrait menacer leur stabilité". Il a également averti que la situation pourrait avoir des "répercussions sur les intérêts de pays en dehors de la région, ce qui pourrait conduire vers différentes formes d'interventions dans les affaires de la Libye et il faut œuvrer à les éviter". M. Choukri s'exprimait deux jours, après qu'une milice islamiste a accusé l'Egypte et les Emirats arabes unis d'avoir bombardé ses positions dans la capitale libyenne. Ce que l'Egypte a "catégoriquement" nié. Outre celui de l'Egypte, les ministres des Affaires étrangères de la Libye, de l'Algérie, de la Tunisie, du Tchad et du Soudan ainsi qu'un représentant du Niger et le secrétaire général de la Ligue arabe participent à la réunion au Caire. La situation en Libye reste marquée par un imbroglio politico-sécuritaire, durant lequel, deux organisations islamistes, qui contestent le Parlement et le gouvernement, ont annoncé le contrôle de l'aéroport de Tripoli. En réaction à cela, le Parlement libyen, qui siège à Tobrouk, a désigné tard dimanche un nouveau chef d'état-major, après avoir annoncé son intention de donner à l'armée les moyens de mettre au pas les milices armées qui contrôlent des pans entiers du pays. Le colonel Abdel Razzak Nadhouri a été promu au rang de général, en remplacement du général Abdessalam Jadallah Oubeidi, qui a été auditionné le 10 août par le Parlement sur l'incapacité de l'armée à faire régner l'ordre notamment à Tripoli et Benghazi, deux villes livrées aux milices armées. C'est la première décision importante du Parlement libyen, depuis qu'il a qualifié de "terroristes" les milices armées et affirmé son intention de les combattre en soutenant les forces armées régulières. A. R. / Agences Nom Adresse email