"Aussi longtemps que l'Etat d'Israël jouira de l'impunité internationale pour ses meurtres répétés de civils, pour la politique d'annexion et de colonisation de la terre palestinienne, d'arrestations de masse, de démolitions de maisons et de l'érection du Mur, ces graves violations du droit international, des droits humains et de la convention de Genève continueront". Il s'agit là du début d'un appel lancé par une association d'amitié avec le peuple palestinien qui vient de subir à travers une agression de cinquante jours sur Gaza. Le centre de presse El Moudjahid a eu la louable initiative de revenir sur la question en invitant des spécialistes en droit international humanitaire et des droits de l'Homme en collaboration avec le Pr Mustapha Khiati, président de la Forem. Ce dernier a tenu à rappeler le bilan de l'agression qui a fait 2 230 morts, en majorité des civils, 578 enfants, 261 femmes et 102 personnes âgées, alors que du côté des Saraya El-Qods, 121 martyrs seulement sont tombés sous les feux de l'ennemi. Au volet des blessés, on en compte plus de 11 000, pour certains amputés, handicapés dont au moins 3 106 enfants. Le bilan des morts, ajoute le bilan, pourrait être plus grave à cause des bombes à fragmentations larguées par l'aviation israélienne et qui sont enfouies sous des tonnes de gravats. De sources onusiennes, l'ennemi a commis une trentaine de tueries n'épargnant rien, même les écoles de l'UNRWA où s'étaient réfugiés des dizaines d'enfants, les mosquées, les hôpitaux, des centres de presse et plus de 10 700 maisons détruites. Pour le Pr Khiati, il y a nécessité d'une prise en charge des blessés graves, plus de 1 000 Palestiniens seront handicapés à vie. Au plan sanitaire, la situation est catastrophique caractérisée par un manque de médecins spécialistes notamment en orthopédie, rééducation, prothèse, kinésithérapie, urologie, ophtalmologie, ORL, neurochirurgie, etc. Selon la même source, au moins 273 000 enfants devront être suivis psychologiquement après cette guerre. À côté de cela, le bilan fait état d'une économie dévastée. Plus de 30 grandes usines de produits alimentaires et productives ont été détruites. Elles fournissaient 70% des rentrées d'argent à la population de la bande de Gaza et employaient 130 000 ouvriers qui se retrouvent aujourd'hui au chômage. Au moins 475 000 personnes ont été déplacées dont 290 000 hébergées dans des écoles de l'ONU. Les secteurs de l'agriculture et de la pêche sont sérieusement touchés. Poursuivant sa politique de la terre brûlée, Israël a tout fait pour empêcher la diffusion de l'information en bombardant les centres de communication, les maisons de presse et les imprimeries. Une vingtaine de journalistes ont été blessés. L'annonce d'un cessez-le-feu qui a été accueilli à Gaza par des scènes de liesse traduit, certes, l'aspiration profonde à la paix du peuple palestinien en lutte pour sa liberté, mais la situation reste fragile même avec l'ouverture des passages pour l'aide humanitaire, la reconstruction et le doublement de la zone de pêche. Pour les Gazaouis, la levée du blocus ne peut être dissociée de la question israélo-palestinienne. Sur ce plan, tout le monde sait en fait qu'Israël a toujours rompu la trêve. Il est donc plus qu'impératif d'aller du cessez-le-feu à une paix conforme au droit international avec une implication extérieure. Pour Me Mustapha Bouchachi, spécialiste des droits de l'Homme, les deux agressions de 2008 et 2014 sont considérées comme une violation aux conventions et protocoles. Mais Israël continue à justifier les attaques contre le peuple palestinien de Gaza car l'Etat sioniste n'a jamais ratifié les conventions où il risque lui-même de se prendre au piège, même si les dispositions du droit international ne souffrent aucune ambigüité. "Le droit international fait porter la responsabilité à tout pays, ratifiant ou non lesdites conventions", explique l'avocat, rappelant l'interdiction formelle de détruire, lors de conflits armés, les infrastructures ainsi que les attaques touchant les civils, les mosquées, les équipes de secours, etc. "Il est clair, soulignera Me Bouchachi, qu'Israël a violé le droit international lors de l'agression contre Gaza, et ce n'est pas la première fois et ne sera pas la dernière. Où sont donc les mécanismes ?" s'interroge-t-il. "Entre les mains des instances internationales pour prendre des sanctions contre Israël en l'occurrence la Cour pénale internationale. Mais cette dernière ne peut prendre aucune sanction dans la mesure où Israël, tout comme les USA, n'a jamais reconnu cette instance". Citant le cas des Etats-Unis, il dira que ce pays a signé 77 accords avec un certain nombre de pays pour ne pas traduire les ressortissants et les soldats américains devant la CPI. A. F. Nom Adresse email