Barack Obama, qui continue de chanter qu'il n'avait pas encore de stratégie pour lutter contre le terrorisme, sur leurs propres terrains, a promis de proposer son plan d'action (antiterroriste) à l'ouverture incessamment de l'Assemblée générale automnale de l'ONU. Le président américain, après un long répit sur la question sécuritaire en Irak, et, d'une façon générale, sur la lutte antiterroriste dans la région, a ordonné l'envoi de 350 soldats américains supplémentaires à Bagdad pour officiellement protéger les locaux et le personnel diplomatiques de sa représentation. Cette annonce intervient quelques heures après la diffusion d'une vidéo mettant en scène la décapitation d'un second otage américain par des djihadistes du "califat" de l'émir al-Baghdadi. En réalité, ce contingent est destiné à encadrer le gouvernement irakien dans ses efforts pour contenir et détruire les djihadistes dont Washington découvre aujourd'hui qu'ils constituent une menace non seulement pour l'Irak mais pour tout le Moyen-Orient et le personnel et les intérêts américains dans cette région. Ce renfort en spécialistes de la lutte antiterroriste portera à près d'un millier le nombre de soldats américains déployés en Irak depuis les 15 et 30 juin, après le début de l'offensive éclair des djihadistes en Irak. Ces groupes terroristes salafistes ultraviolents, qui posent une menace sans précédent, sont engagés depuis 2013 dans la guerre en Syrie. Et, ils mènent depuis le 9 juin une vaste offensive en Irak, proclamant un califat sur les vastes qu'ils contrôlent à cheval dans ces deux pays voisins. Les djihadistes, accusés de "nettoyage ethnique" par l'ONU, ont commis de nombreuses exactions dans le nord de l'Irak, notamment contre les minorités Yazidie et chrétienne, dont des dizaines de milliers de personnes ont réussi à prendre la fuite. Samedi, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a annoncé que l'EI avait "vendu" en Syrie au moins 27 femmes de la minorité yazidie capturées en Irak. D'autres contingents US devraient suivre maintenant que Barack Obama a obtenu le feu vert de son congrès et de la communauté internationale dont les pays du Golfe, entraîné par l'Arabie Saoudite qui a pratiquement supplié les Etats unis. "Si on les néglige, je suis sûr qu'ils parviendront au bout d'un mois en Europe, et un mois plus tard en Amérique", a prédit le roi Abdallah, prêt de son côté à agir "contre les menaces terroristes". Quant aux alliés occidentaux traditionnels de Washington, Barack Obama est assuré de leur entière coopération, de leur disponibilité et de leur participation pleine. La Maison-Blanche a annoncé que la question est au menu du sommet de l'Otan qui s'ouvre aujourd'hui aux Pays-de-Galles. Barack Obama va peaufiner sa stratégie anti-terroriste avec ses pairs de l'Alliance, qui seront associés dans la prise de mesures supplémentaires contre le "califat". Contrairement à son prédécesseur W. George Bush, Barack Obama compte donner plus d'importance à la coalition internationale dans sa croisade contre le terrorisme. Le Pentagone a sûrement dessiné cette nouvelle croisade dont la logistique sera partagée avec les autres membres de l'Otan et dont la facture échoira, en grande partie et sans conteste, aux régimes du Golfe. Se déclarant prêtes à agir contre les menaces terroristes, les monarchies du Golfe ont réclamé "plus de détails" sur la "coalition" réclamée par Washington, après que le roi saoudien Abdallah a prévenu l'Occident qu'il serait la prochaine cible des djihadistes en l'absence d'une réaction rapide. Les Etats-Unis ont donc décidé de renforcer leur présence militaire en Irak, dont une partie du territoire, comme en Syrie, est aux mains du "califat". Barack Obama n'a pas été très loin pour monter son plan, il a revisité celui du va-t-en guerre George Bush, plaidant lui aussi pour une large coalition mondiale. Dans une tribune dans le New York Times, son secrétaire d'Etat, John Kerry, attendu dans la région après le sommet de l'Otan qui clôt ses travaux vendredi, a appelé à une "réaction conjuguée conduite par les Etats-Unis et la plus large coalition de nations possible contre le ‘'califat''". "Nous ne permettrons pas au cancer de l'EI (Etat islamique) de s'étendre à d'autres pays." D. B Nom Adresse email