Barack Obama annonce aujourd'hui son plan d'action contre le califat d'Abou Bakr al-Baghdadi, après que le Parlement irakien a approuvé dans la soirée de lundi le nouveau gouvernement, mettant fin à plusieurs mois de crise politique. Le vote sous haute tension est crucial, même si le nouveau premier ministre, Haïdar al-Abadi, n'a pas pu désigner les ministres de l'Intérieur et de la Défense. Ce gouvernement est chargé bien sûr de faire front devant l'offensive des djihadistes du califat. Il marque une importante étape politique et un changement de cap pour l'Irak, après que le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, qui était au pouvoir depuis 2006, eut été accusé par ses détracteurs d'avoir contribué à la montée en force des djihadistes dans ce pays majoritairement chiite en menant une politique autoritaire excluant la minorité sunnite. Mais dans l'immédiat, il va surtout donner de la légitimité à l'intervention militaire de la coalition internationale. Sur le terrain, les avions de combat américains ont étendu depuis samedi leur zone de frappes pour la première fois dans la province à majorité sunnite d'al-Anbar, contrôlée partiellement par le califat. Mettant à profit ces raids, les forces irakiennes appuyées par des tribus sunnites ont lancé une vaste offensive dans la région de Haditha contre les groupes d'Abou Bakr al-Baghdadi qui menace un barrage vital. En fait, le plan annoncé par Obama était déjà en marche. Pour rappel : le mouvement de ce calife autoproclamé est né en Irak en 2006 à l'initiative d'al-Qaïda. Il se présentait comme le défenseur de la minorité sunnite face aux chiites qui ont pris le pouvoir avec l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003 et se fait connaître par des tueries de chiites et des attaques suicide contre les forces américaines. Sa brutalité et sa vision de l'islam pousseront les tribus sunnites à le chasser de leur territoire. Nom Adresse email