Un tel élargissement est de nature à conférer plus de poids à son rôle en tant qu'acteur politique en vue de faire avancer son projet de transition. L'opposition réunie au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) vient de gagner une autre bataille : l'arrivée en son sein de poids lourds de la vie politique nationale, à l'image des ex-chefs de gouvernement Ali Benflis (chef de file du Front du changement qui regroupe une dizaine de partis), Mouloud Hamrouche, ou encore Sid-Ahmed Ghozali, président d'un parti non agréé, le Front démocratique (FD). Ces personnalités ont pris part à la grand-messe du 10 juin dernier qui a réuni, à Zéralda, près de 200 acteurs politiques et sociaux, mais aussi d'intellectuels de divers horizons idéologiques. La nouveauté, cette fois-ci, est que ces personnalités vont intégrer officiellement la CNLTD. Selon une source proche de cette structure, des invitations sont lancées à 23 acteurs pour prendre part, aujourd'hui, au siège du RCD à El-Biar, à une réunion pour procéder à l'installation d'une instance de coordination et de suivi, comme décidé lors de la réunion de Zéralda. Qui sont ces invités ? Outre l'ancien président de l'APN, Karim Younès, pas moins de quatre anciens chefs de gouvernement (Ali Benflis, Sid-Ahmed Ghozali, Mouloud Hamrouche et Mokdad Sifi), sans parler d'Ahmed Benbitour, seront au rendez-vous. Des acteurs politiques comme Karim Tabou (UDS), Abdelmadjid Menasra (Front du changement), ou encore l'ancien dirigeant du FIS dissous, Ali Djeddi, flanqué probablement de son compagnon Kamel Guemazi, marqueront de leur présence cette importante réunion, qui verra aussi la participation de militants de droits de l'Homme (Abdenour Ali-Yahia, Mustapha Bouchachi et Salah Dabbouz) et d'intellectuels (Ahmed Adhimi, Nacer Djabi, Mohand-Arezki Ferrad, Abdelaziz Rahabi, etc). Même le Front des forces socialistes a été destinataire d'une invitation. L'honorera-t-il ? "Pour le moment, on ne le sait pas", a soutenu Sofiane Sekhri, porte-parole de Jil Jadid. Selon ce dernier, l'ordre du jour fixé à la réunion d'aujourd'hui est l'installation officielle d'"une instance composée des membres de la CNLTD et de leurs partenaires politiques et non politiques". "Ce sera une sorte de conseil élargi de l'opposition algérienne", a-t-il précisé, avant d'ajouter : "On arrêtera aussi la feuille de route de cette instance qui a pour objectif principal la concrétisation du projet de transition démocratique." Pour le porte-parole de Jil Jadid, la composante de cette nouvelle instance n'est pas figée et pourrait "être élargie à toute personnalité qui partage notre vision, ainsi que notre plateforme". Question : avec l'installation de cette instance, c'en est-il fini de la CNLTD ? "Non. Le rôle de la CNLTD est maintenu", a rétorqué M. Sakhri. Nom Adresse email