Lors d'une réunion de plus de quatre heures, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique s'est dotée d'un règlement intérieur, d'une instance de concertation et a décidé d'élaborer un programme d'actions pour les trois prochains mois. Trois mois, jour pour jour, après la tenue de la conférence de Zéralda, près d'une trentaine de figures de l'opposition au régime de Bouteflika se sont à nouveau retrouvées hier au siège national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à Alger, pour sceller leur union sacrée. Il y avait, certes, l'absence de quatre personnalités annoncées auparavant (Ali Yahia Abdennour, Sid-Ahmed Ghozali, Mouloud Hamrouche et Karim Tabou) qui n'ont pas jugé utile de se faire représenter. Il y avait aussi la défection de dernière minute du Front des forces socialistes (FFS) qui a préféré creuser son propre sillon. Des fausses notes qui n'ont pas ébranlé les convictions des animateurs de la CNLTD. C'est que leur satisfaction était grande de constater que de nombreuses personnalités invitées ont répondu présent : deux anciens chefs de gouvernement (Ali Benflis et Mokdad Sifi), deux figures de proue de l'ex-FIS, Kamel Guemazi et Ali Djeddi, deux militants des droits de l'Homme (Mustapha Bouchachi et Salah Dabbouz), un ancien diplomate (Abdelaziz Rahabi) et une bonne flopée d'intellectuels (Ahmed Adhimi, Nacer Djabi, Mohand-Arezki Ferrad, Saïd Bouakba, etc). C'est dire que la présente initiative de la CNLTD a été une belle réussite. "Notre réunion d'aujourd'hui est d'une importance capitale car elle permettra à plusieurs acteurs de se rencontrer. L'opposition est en train d'élargir ses rangs. Son objectif est de trouver des solutions à une crise politique dangereuse", a expliqué Ali Benflis, dans une déclaration à la presse avant l'entame de la réunion. Pour l'ancien chef de gouvernement, la solution est "le recours à l'arbitrage du peuple souverain par des élections transparentes supervisées par une instance indépendante". Pour l'ancien ministre de la Culture et de la Communication, Abdelaziz Rahabi, la réunion de l'opposition est "un saut qualitatif" en ce sens qu'elle a permis à toutes les forces politiques de s'asseoir autour d'une même table pour "trouver une solution à la crise que connaît le pays". "Il y a un consensus national sur la nécessité de passer d'un système totalitaire et hyper-présidentiel vers un système démocratique", a-t-il affirmé, avant d'ajouter qu'"il faut arriver à un accord politique". Sollicité pour donner son avis sur la nécessité ou non de confier un rôle à l'Armée, l'ancien diplomate a soutenu que "le problème n'est pas celui de l'Armée, mais de la paralysie des institutions". Pour sa part, Me Mustapha Bouchachi, ancien président de la LADDH et ex-député du FFS, a formulé le vœu de voir l'opposition "enterrer toutes ses divergences". Pour rappel, le principal objectif visé par la CNLTD, en mettant en place cette instance de concertation et de suivi, est de se donner un nouveau cadre au sein duquel se prendra l'essentiel des décisions et actions de l'opposition. A. C. Nom Adresse email