La décharge publique de Biziou, objet de litige entre les deux communes limitrophes Akbou et Amalou, sera définitivement fermée par arrêté de la wilaya dans un délai de six mois, a affirmé le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, lors d'une réunion tenue au siège de la wilaya, avant-hier, et à laquelle ont pris part, outre les maires et des élus des deux communes antagonistes, les membres du conseil de sécurité, dont le chef de sûreté de wilaya, le commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale, le délégué à l'ordre public et à la sécurité (Dops)... Ainsi donc, ce dépotoir à ciel ouvert, qui continue à défrayer la chronique locale et à susciter une polémique sans précédent, restera ouvert à titre provisoire pour une durée de six mois qui s'annonce tel un sursis accordé aux élus locaux, notamment ceux de la commune d'Akbou qui devraient se pencher sérieusement sur cet épineux problème inhérent à la gestion des déchets ménagers. Afin de mettre un terme définitif à cette situation conflictuelle qui risque de dégénérer un jour, le premier responsable de la wilaya insiste sur la nécessité de trouver un site adéquat devant accueillir un projet de centre d'enfouissement technique (CET) qui aura à traiter tous les déchets ménagers de la ville d'Akbou ainsi que ceux des communes avoisinantes, telles que Chellata, Ighram, Tamokra, Amalou, Bouhamza, Ouzellaguen, Seddouk... À ce titre, le maire d'Amalou, Djamel Azzoug, partisan de la fermeture définitive et inconditionnelle de la décharge en question, tient à proposer à la commission en charge du dossier, dont le président n'est autre que le directeur de l'environnement de la wilaya de Béjaïa, trois sites relevant du territoire de sa commune et situés dans des endroits distincts. "Qu'il soit réalisé dans notre commune ou ailleurs, ce projet de CET doit voir le jour le plus tôt possible. Pourvu que cette décharge sauvage, qui met en danger la santé de notre population, cesse d'exister. Son degré de nuisances dépasse tout entendement", a martelé l'édile d'Amalou. Connu pour son franc-parler et sa spontanéité, M. Azzoug ne mâchera pas ses mots pour fustiger une certaine caste qui veut faire main basse sur le foncier agricole de la région. "D'où vient tout cet argent qui coule à flots au sein de certaines associations religieuses de notre région ? Y a-t-il une autorité qui contrôle ces financements occultes ?", s'est-il interrogé. À noter que le premier magistrat de la commune d'Amalou a, lors de cette réunion, invité les responsables des services de sécurité présents à ouvrir des enquêtes dans ce sens, afin de faire la lumière sur les dessous de ces affaires scabreuses qui ne cessent de gangrener l'économie nationale. Sans citer de noms, ni de personnes physiques ou morales ni d'organisations, l'orateur affirme que des cercles d'intérêts convoitent ces terres agricoles, d'où la manipulation des associations et des citoyens en difficulté devient de plus en plus perceptible. "Sinon, comment expliquer le silence étrange de ces associations ?", a-t-il soutenu. Afin d'étayer ses propos, notre interlocuteur a tenu à préciser que "la surface de l'assiette foncière accueillant cette décharge publique sauvage, créée au début des années 80, était d'une vingtaine d'hectares. Or, aujourd'hui, cet espace a été réduit à moins d'un hectare !" Où sont passés alors les autres hectares ? La réponse est simple : ils sont squattés par des investisseurs de la région, dont certains ont bénéficié de toutes les largesses de l'administration, puisqu'ils se sont permis de transformer ces terres agricoles en foncier industriel, à l'image de cet homme d'affaires qui a osé construire une briqueterie sur une partie de la décharge publique en question. Où est donc l'autorité de l'Etat dans ces cas de figure ? Qui a bradé ces terres fertiles ? Autant de questions qui taraudent l'esprit des citoyens de la vallée de la Soummam. Nom Adresse email