De longues files de véhicules, venus des quatre coins de l'Ahaggar, attendent désespérément sous un soleil au zénith, devant les points de vente de Naftal pour se ravitailler en carburant. Les stations-services de la ville de Tamanrasset, prises d'assaut dès les premières lueurs du matin, affichent une sérieuse pénurie de carburant. Ce qui n'est pas sans susciter la colère des automobilistes, contraints de sillonner toutes les stations d'essence de la ville, à savoir la pompe de Tahaggart et les deux autres érigées à la sortie nord de Tamanrasset, pour s'approvisionner en ce produit vital. De longues files de véhicules, venus des quatre coins de l'Ahaggar, attendent désespérément sous un soleil au zénith, devant les points de vente de Naftal pour se ravitailler en carburant. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la crise de carburant a atteint son paroxysme sans pour autant en connaître les raisons. D'aucuns imputent le problème à la direction de Hassi Messaoud qui approvisionne la wilaya de Tamanrasset au compte-goutte et sans tenir compte des quantités réellement demandées par son unité régionale. "Vu la demande pressante en carburant, nous avons passé une commande de 30 citernes par mois dont la contenance varie entre 27 000 et 45 000 litres. Toutefois, la direction de Hassi Messaoud n'en a livré que 20. Cela a exacerbé davantage le problème qui tend à s'amplifier avec le manque d'organisation et l'anarchie constatée dans les stations de distribution", précise-t-on à la pompe du centre-ville. De leur côté, les responsables du district carburant près la subdivision de Naftal à Tamanrasset tentent, comme à leur habitude, de convaincre l'opinion publique qu'il s'agit d'une simple perturbation dans la distribution. "Les points de vente sont ravitaillés régulièrement. C'est vrai que les quantités distribuées par rapport aux autres mois de l'année sont insuffisantes, notamment durant les mois de juillet et d'août, coïncidant avec la période des congés, mais la situation n'est pas du tout préoccupante. Je tiens à assurer qu'à partir du mois en cours le problème sera définitivement résolu", affirme le responsable du district carburant, Cheikh Hamdou. Toutefois, ces déclarations ne semblent guère rassurer les usagers qui passent leurs journées sous une chaleur torride pour une goutte d'essence. "Cela fait plus de deux heures que j'attends pour faire le plein. Sincèrement, je ne comprends pas ce qui se passe dans ces stations : d'un côté on assure que le carburant est disponible, de l'autre on constate des files d'attente interminables presque quotidiennement. C'est contradictoire", fulmine un automobiliste rencontré à l'entrée de pompe à essence de Tahaggart. "Les gérants de ces points de vente sont pour beaucoup dans cette crise, du fait qu'ils ont bafoué les instructions de leur tutelle en autorisant l'approvisionnement par jerricans. Outre cela, les réserves de la station doivent être chargées après les horaires de fermeture, fixées entre 22h et 6h, pour ne pas encombrer les lieux", clame un autre automobiliste. Bien que des lois interdisant ces pratiques favorisant le trafic de carburant aient été promulguées, nombreux sont ceux qui optent pour les jerricans pour éviter de faire la queue. Le pire est que la chaîne formée par des fûts est plus longue que celle des véhicules. "Il faut que les autorités concernées interviennent pour résoudre cet épineux problème", ajoute-t-on dans la foulée. Pour remédier à cette situation problématique, le wali de Tamanrasset, Mahmoud Djemâa, a, pour faire bonne mesure, ordonné l'ouverture des pompes 24h/24. Cette instruction a vraisemblablement fini par atterrir dans la corbeille des responsables qui s'en seraient préalablement servis pour faire des confettis. Nom Adresse email