Le Caire a été frappé hier matin par un attentat à la bombe qui a fait plusieurs morts. Le premier bilan provisoire faisait état de quatre morts, dont deux civils. D'après les premiers éléments de l'enquête, il semble que la déflagration a été très puissante, laissant penser que l'objectif premier des terroristes était de tuer un maximum de personnes. Le lieu choisi ne doit également rien au hasard puisque l'emplacement est symbolique. L'explosion a eu lieu près du ministère des Affaires étrangères. Ce n'est pas la première fois cette année que la capitale égyptienne est la cible d'attaques et d'attentats terroristes. Un groupe djihadiste avait revendiqué plusieurs actes terroristes en avril dernier. Du nom d'Ajnad Misr, ce dernier avait affirmé avoir réagi suite à la multiplication des arrestations de leurs femmes et leurs filles à travers tout le pays. La vague de répression qui s'est abattue sur les Frères musulmans n'a pas cessé et les procès à la chaîne de ses dirigeants, à commencer par l'ex-président Mohamed Morsi et le secrétaire général des Frères musulmans, condamnés à mort dans plusieurs procès, ont alourdi le climat politique malgré la légitimation du maréchal al-Sissi par la voie des urnes. L'Egypte, sous les coups d'un terrorisme islamiste qui a débordé de son théâtre habituel, le Sinaï, vit au rythme d'attentats. Celui d'aujourd'hui présente des similitudes avec ceux du printemps dernier. Deux engins avaient alors explosé presque en même temps devant des abris de policiers à l'université du Caire. Ces attaques avaient été suivies par une autre, tuant le général de brigade Tarek al-Mergawi, de la police judiciaire de la ville. Un des conseillers du ministre de l'Intérieur avait également été blessé ainsi que deux colonels et un lieutenant-colonel. Au total trois bombes avaient explosé et une quatrième retrouvée avant qu'elle ne soit déclenchée. Face à la dégradation de la situation sécuritaire ces derniers mois, accentuée par les attentats qui se multiplient, les autorités ont pourtant renforcé au maximum le dispositif policier pour protéger la population et les lieux publics. Les groupuscules terroristes n'hésitent plus à commettre des attentats un peu partout sur le territoire, ce qui renforce encore le discours sécuritaire des autorités et la position d'al-Sissi, nouveau raïs du pays. Le gouvernement a annoncé la révision des lois contre le terrorisme dans le sens probablement d'un renforcement encore de l'arsenal juridique et policier. Depuis que la répression a été engagée le 3 juillet 2013 contre les islamistes, suite à la destitution de l'ancien chef de l'Etat issu des Frères musulmans, pas moins de 15 000 personnes ont été arrêtées et 1 400 tuées. Malgré une multiplication des effectifs de la police, la situation sécuritaire en Egypte reste précaire. Les attentats se multiplient et, désormais, pas une semaine ne passe sans que le territoire ne soit touché par une explosion. La sécurité constitue pour le Maréchal-Président l'enjeu majeur de son mandat. Nom Adresse email