Selon un bilan établi par l'Anpep, 99% des oueds sont malheureusement fortement pollués et sont devenus le réceptacle de plus d'un million de déchets solides. L'Anpep (Association nationale de lutte contre la pollution), dont le siège est à Annaba, animera au niveau de 4 wilayas de l'est du pays, à savoir Guelma, Annaba, El-Tarf et Skikda, des rencontres nationales sur "la protection des eaux des oueds contre les dangers des déchets liquides et solides". Selon son président M. Halimi, l'Anpep, engagée depuis plus d'une décennie dans la sensibilisation et la lutte contre la pollution, organise ces rencontres sous le slogan "Assainissez les oueds, l'eau est la clef du développement durable". Certes, les oueds constituent une véritable richesse, néanmoins les eaux demeurent fortement polluées par des déchets industriels, liquides et solides, à l'exemple des différentes huiles et produits chimiques qui sont déversés au quotidien. Selon un bilan établi par l'Anpep, 99% des oueds sont malheureusement fortement pollués. "Ces oueds sont le réceptacle annuellement de plus d'un million de déchets solides et de 10 millions de m3 d'huile, dont 3 millions de m3 d'askarel dont la dangerosité n'est plus à démontrer", lit-on dans un communiqué rendu public par l'Anpep. En outre, cette pollution a engendré la perte d'une quantité importante de poissons et des centaines de têtes de bovins et d'ovins. Par ailleurs, elle menace la santé publique car affectant sérieusement les produits agricoles. Mais c'est la Seybouse qui charrie le plus de déchets toxiques, qui ont transformé la cité de Sidi Salem, où se jette l'oued, en un véritable dépotoir. Surtout lorsqu'on sait que la totalité des eaux résiduelles d'oued Seybouse, un bassin de 6400 km2, qui prend ses sources à partir des hautes plaines de la région de Aïn Beïda, vont à la mer sans être épurées. L'embouchure de la Seybouse représente un véritable catalyseur de déchets de toutes sortes. Nous sommes en présence d'un conglomérat de liquides visqueux et vaseux renfermant des vecteurs de maladies infectieuses. En effet, plusieurs unités industrielles déversent leurs déchets toxiques dans oued Seybouse qui les draine dans son sillage vers l'embouchure. Ces déchets se propagent ainsi sur tout le littoral annabi. Pour preuve, l'impact dévastateur sur la faune et la flore. Aujourd'hui plus que jamais, la nécessité absolue de procéder à la réhabilitation du front de mer de la cité de Sidi Salem s'impose. "Nous préférons le terme de zone, car nous ne sommes plus en présence d'un quartier, tant l'environnement est plus que pollué et tant la structure sociale de cette zone se trouve bien en marge de la vie de la grande ville de Annaba", précise un professeur en sciences sociales et humaines. Du côté de l'Anpep, l'on signale que plus de 4,5 millions de m3 d'eaux usées infectées de divers produits polluants, dont des huiles industrielles, sont déversées quotidiennement dans cet oued.