La plaidoirie de la diplomatie algérienne pour une solution politique à la crise libyenne semble avoir eu un écho favorable à l'ONU, vu les soutiens de poids qu'elle a suscités. Depuis son déplacement aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a eu un agenda plutôt très chargé avec des entretiens bilatéraux pendant lesquels il a encore plaidé et essayé de sensibiliser ses interlocuteurs sur l'option algérienne privilégiant une solution politique en Libye à travers un dialogue inclusif. Ainsi, les Etats-Unis ont soutenu la démarche algérienne et apporté leur appui, par la voix de la secrétaire d'Etat adjointe chargée du Moyen-Orient, Anne W. Patterson. Et lors d'une réunion restreinte au département d'Etat, à laquelle ont participé les Etats-Unis, l'Algérie, l'Egypte, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Tunisie, les Emirats arabes unis, la Turquie, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, l'UE et l'ONU, l'effort des pays voisins de la Libye pour parvenir à une solution a été particulièrement salué. Et l'initiative algérienne d'inviter, "dans les meilleurs délais possibles, les leaders libyens et les représentants des différentes forces politiques à participer à un dialogue devant aboutir à une réconciliation nationale". Par ailleurs, un consensus, qui a été dégagé autour de cette question, plaide en faveur d'un dialogue inclusif interlibyen, lors d'une réunion convoquée par le secrétaire général de l'ONU et qui a regroupé les Etats-Unis, la France, la Russie, le Royaume-Uni, l'Italie, le Canada, l'Allemagne, Malte, les pays voisins ainsi que des organisations régionales et internationales. Le Conseil de sécurité de l'Union africaine a, de son côté, apporté son soutien à cette initiative de dialogue interlibyen qui doit se tenir à Alger au mois d'octobre prochain. L'UE a, pour sa part, affiché sa disposition à participer à cette initiative qui vise à réunir les protagonistes de la crise libyenne. Sur le terrain, la scène politique demeure divisée en deux avec deux Parlements et deux gouvernements et deux forces militaires qui s'affrontent quotidiennement pour le contrôle des régions et zones stratégiques. D'un côté, les forces du général à la retraite Haftar qui regroupent les forces spéciales, les forces aériennes, la police et des milices de Zentan. En face, les milices pro-islamistes avec les forces des martyrs du 17 février, celles d'Anser Echaria, de Misrata et de tribus berbérophones qui, d'ailleurs, ont réussi à chasser les troupes de Haftar de la capitale Tripoli après de sanglantes batailles autour de l'aéroport. Selon les dernières informations, les forces de Haftar préparent une nouvelle offensive sur Tripoli alors qu'elles maintiennent leur contrôle sur la région du Sud-Est. Même si le général à la retraite et ses soutiens politiques n'ont pas encore exprimé leur position par rapport au dialogue, il semble que ce dernier table sur une large victoire sur ses rivaux afin de se présenter en position de force aux négociations avec un rapport de forces en sa faveur. Cela d'autant qu'il est soutenu au moins par l'Egypte et les Emirats arabes unis ainsi que par l'Arabie saoudite.