L'Union européenne doit cesser de construire des murs, et mobiliser des moyens pour venir en aide aux réfugiés qui traversent la Méditerranée pour fuir les conflits, a réclamé hier Amnesty International. Dans un rapport très critique, l'ONG a accusé les Etats membres de l'UE de "passivité coupable" face aux drames en Méditerranée. "Le bilan en Méditerranée s'alourdit tandis que l'Europe regarde ailleurs", a dénoncé Amnesty qui parle "d'Europe forteresse". "Depuis le début de l'année, plus de 2 500 personnes parties d'Afrique du Nord ont péri noyées ou ont disparu en Méditerranée. L'Europe ne peut pas rester indifférente au drame qui se déroule à sa porte", a affirmé John Daluissen, responsable du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International. Lundi, l'Organisation internationale pour les migrations avait donné un bilan de plus de 3 000 morts depuis janvier, soit plus du double que lors du pic de 2011, année du Printemps arabe. "Ce que l'UE et ses pays membres doivent fournir d'urgence, c'est un nombre accru de navires de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale, munis d'un mandat clair de sauvetage de vies humaines en haute mer et des ressources nécessaires à cet effet", a affirmé M. Daluissen. "La seule action positive face aux naufrages est venue de l'Italie, qui a lancé l'opération Mare Nostrum et déployé une partie importante de sa marine pour des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale", a-t-il souligné. Les autorités italiennes ont annoncé leur décision de mettre fin à l'opération Mare Nostrum en novembre. R. I./Agences