La crise organique que vit ces derniers mois l'organisation nationale des enfants de chouhada, tant au niveau du secrétariat national qu'au niveau de la base militante, vient de s'accentuer avec la destitution du bureau de wilaya de Béjaïa que dirige Saïd Amrouche. En effet, le secrétariat national de cette organisation de masse, par le biais de son secrétaire général par intérim, Mokhtar Hadj Abdelkader, vient de procéder à la destitution des membres du bureau de la wilaya de Béjaïa, dont le secrétaire général a été accusé de "violation des statuts et du règlement intérieur de l'organisation". C'est à l'issue d'une réunion du secrétariat national, tenue le 5 août dernier, que cette mesure disciplinaire a été prise par la majorité des membres de la direction nationale de l'ONEC. Ces derniers ont aussitôt procédé à la mise sur pied d'une commission de wilaya chargée d'assurer le fonctionnement organique et la gestion administrative des affaires de l'ONEC au niveau régional, et ce, jusqu'à la tenue d'une assemblée générale élective des membres du secrétariat de wilaya qui devraient être issus des cadres et militants de base représentant les différents conseils communaux. Composée de 13 membres, dont une femme, cette commission de wilaya sera présidée par Rachid Bedjaoui, un cadre de la Sonatrach en retraite et membre du bureau communal de l'ONEC d'Ouzellaguen. Ancien membre de la direction nationale du Parti des travailleurs (PT) dont il s'est retiré en 2012, le désormais coordinateur de wilaya de Béjaïa de l'ONEC est également membre de la fédération des associations des parents d'élèves de Béjaïa. Connu pour son esprit combatif et ses positions fermes, il s'est imposé comme chef de file du mouvement de "redressement" de l'ONEC version Tayeb Houari et consorts, auxquels il s'est toujours opposé. D'ailleurs, il n'a jamais cessé de dénoncer à travers des déclarations publiques, les différents abus de pouvoir et autres dépassements dont se sont rendu coupables les responsables locaux. Avec la désignation de cette nouvelle commission de wilaya, dont la composante s'inscrit totalement en porte-à-faux avec la ligne de l'ex-SG de l'ONEC, Tayeb Houari, et non-moins député FLN, il faut dire que c'est l'aile des redresseurs qui se renforce davantage. À noter que le principal enjeu de ces luttes intestines qui minent l'ONEC, demeure incontestablement le prochain congrès national de l'organisation qui s'annonce déjà très chaud. Par ailleurs, il convient de signaler que le secrétaire général destitué, Saïd Amrouche, dont le mandat électif est arrivé à terme depuis plus de deux années, a tenté de riposter à la décision du secrétariat national de l'ONEC qui vient de le dégommer, en transmettant à la presse locale une copie de la lettre adressée récemment par son parrain, Tayeb Houari, au wali de Béjaïa, lui affirmant qu'il est toujours le "seul premier responsable légitime de l'organisation". S'appuyant sur une correspondance qui lui a été envoyée par les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Houari informe le wali Touhami que le département de Tayeb Belaïz a validé les résolutions du conseil national extraordinaire de l'ONEC, tenu les 31 mars et 1er avril 2014, à l'hôtel des Hammadites de Tichy (Béjaïa). Or, selon le nouveau coordinateur de wilaya de Béjaïa, Rachid Bedjaoui, "l'affaire de ce conseil national extraordinaire organisé en violation des textes régissant l'organisation, est toujours pendante devant le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger".