Lors de cet événement littéraire et scientifique de deux jours, il sera notamment question de l'attachement des auteurs maghrébins à leur univers culturel autochtone, leur rapport aux contextes, leur désir d'être à l'écoute des autres voix/voies, des autres expériences. Ces éléments expliquent leur originalité, l'ouverture de leur esprit, la richesse de leurs écrits. La troisième édition du colloque international sur la littérature maghrébine d'expression française (organisé par le département de français de la faculté des lettres et des langues de Batna) aura lieu les 27 et 28 octobre, à l'université Hadj-Lakhdar. Il aura pour thème "La littérature maghrébine d'expression française à l'épreuve du nouveau siècle-millénaire : Ecritures et nouvelles perspectives". En fait, "Ecriture et nouvelles perspectives" est un thème qui a été préalablement pensé et réfléchi, et ce, à la clôture de la deuxième édition du colloque (22 et 23 avril 2013). Ce thème est dicté par moult raisons et surtout par un contexte qui met en évidence et en exergue la littérature maghrébine d'expression française, d'aspect certes occidental de par sa forme, cependant son fond est grandement habité par son authenticité. Son approche est tout de même incontestablement ouverte sur le monde. L'argumentaire prend en charge et en considération plusieurs références et surtout paramètres pour pouvoir étayer les raisons du choix du thème. Pour le comité scientifique du colloque, la création littéraire, comme un phénomène artistique, ne vit que dans et par le glissement, d'un modèle à un autre, d'une langue à une autre, d'une culture à une autre, voire d'une poétique à une autre. A cela s'ajoute l'isolement de la littérature – de l'artiste – qui n'est jamais total ou complet ; l'échange, le partage, le glissement, l'interpénétration... sont présents et de mise. A voir la production romanesque des écrivains maghrébins d'expression française, il s'avère impossible de jouir des effets de leurs écrits en dehors de l'incontournable équation des normes esthétiques et sociales. Cette affirmation montre le poids du vécu existentiel sur la pensée de tout artiste qui, dans le cadre de l'éclatement des codes et des frontières (linguistiques, littéraires, culturelles), se trouve envahi par la force poétique de tout un ensemble de références, à la fois multiples et riches. Aussi la thématique montre-t-elle que les auteurs maghrébins sont marqués par l'esprit de leur temps, et leurs écrits confirment qu'ils n'échappent pas au système de rapport de force du nouveau siècle-millénaire. Les auteurs et leurs écrits (Rachid Boudjedra, Assia Djebar, Yasmina Khadra, Salim Bachi, Driss Chraïbi...) sont donnés comme exemple, dans le sens où ils brisent toutes les frontières, parfois par la transgression et le scandale, par l'esprit créateur, ou simplement par l'attachement aux racines et aux origines. L'attachement des auteurs maghrébins à leur univers culturel autochtone, leur rapport aux contextes, leur désir d'être à l'écoute des autres voix/voies, des autres expériences, expliquent leur originalité, l'ouverture de leur esprit, la richesse et la diversité de leurs écrits. Le président du colloque et directeur du laboratoire Selnom, Saïd Khadraoui, lors d'une rencontre avec la presse, avait mis en exergue les différents axes proposés lors de ce troisième colloque. Huit axes de réflexion seront abordés lors de cet événement : thématique et esthétique ; nouvelles formes, nouveaux horizons, nouvelles voix ; écriture de la jeunesse ; conflits des langues, de cultures et d'identité ; littérature et mondialisation ; paysage éditorial ; réception critique ; traduction.