Au deuxième jour de l'Aïd, force est de constater que les directives de la direction du commerce pour maintenir les échoppes et autres supérettes ouverts n'ont pas été scrupuleusement respectées. C'est le constat effectué, hier matin, par de nombreux Bouiris qui étaient en quête de pain, de lait en sachet ou encore tout simplement de légumes frais. Au niveau du marché aux fruits et légumes fermé pour la circonstance, des jeunes installés sur le parking proposaient toutes sortes de fruits à des prix exorbitants. Seulement aucune trace de légumes. Même topo au niveau du marché couvert de l'Ecotec fermé également. Des pères de familles avec leurs couffins sous le bras erraient en quête de légumes frais. D'autres personnes cherchaient désespérément une boulangerie ouverte pour y acheter du pain. Du pain pourtant disponible en petite quantité auprès des rares commerces ouverts en début de matinée mais dont le stock a vite été épuisé. Cette pénurie a contraint certaines personnes à faire le déplacement vers les communes périphériques de Bouira où le pain était disponible, comme c'était le cas à Haïzer, El Esnam, Aïn Turk... Le lait en sachet était aussi la cible de plusieurs consommateurs qui à défaut de le trouver auprès des rares commerces ouverts, ont dû se rabattre sur le lait en poudre ou le lait UHT. Toutefois, les inconvénients de l'Aïd ne se sont pas limités uniquement aux pénuries de produits alimentaires, car si le carburant était largement disponible auprès des stations-services de la ville, le transport, lui, faisait défaut. Au niveau de la gare routière Aïggoun Ali, les dessertes vers la capitale ou les autres grandes villes du pays étaient plus ou moins assurées, mais la station de taxi était quasi déserte. Pour effectuer des déplacements vers des communes limitrophes de la ville de Bouira, ce sont les taxis fraudeurs qui ont "secouru'' les voyageurs en quête d'un hypothétique moyen de transport. Les prix des courses ont d'ailleurs littéralement triplé pour des trajets avoisinant les 40 et 50 km : "Pour me rendre à Chorfa, ce fraudeur exige 3000 DA et 1000 DA pour chaque heure passée à m'attendre, je n'ai pas le choix car j'ai mes deux sœurs et ma fille qui y résident», déclare un homme cinquantenaire qui avouera avoir attendu plus de deux heures l'arrivée d'un taxi. Ainsi entre la rareté du pain, du lait et du transport, les fêtes de l'Aïd auront eu un goût de déjà vu et les directives de la direction du commerce de Bouira auront été une fois de plus superbement ignorées. H. B.