Les résultats des consultations ou l'avant-projet de la nouvelle Constitution devaient être rendus publics le mois écoulé. Mais depuis, rien n'a filtré sur le projet présidentiel de révision constitutionnelle. Indépendamment du retard enregistré par l'équipe d'Ahmed Ouyahia chargé par Bouteflika de réunir les propositions pour rendre public le contenu, certaines voix, proches du cercle présidentiel, appellent, depuis quelque temps, à un second round des consultations. Si au parti Tajamou Amel El-Djazaïr (Taj) d'Amar Ghoul, on conçoit la chose différemment, il n'en demeure pas moins que le vœu de son président de "donner le temps nécessaire pour construire un consensus" et "offrir l'occasion à ceux qui n'ont pas participé d'y prendre part" sonne aussi comme un appel pour reprendre les consultations menées par Ahmed Ouyahia. "Il faut élargir le champ des consultations", a encore dit le chef de Taj, qui se défend de vouloir couper l'herbe sous le pied du chef de cabinet de la Présidence, en avouant que "le travail réalisé par M. Ouyahia est très important". En revanche, il plaide pour rouvrir les consultations avec plus de participants. Cela étant, au Taj, "la forme des consultations n'est pas importante", mais "le contenu l'est". Il l'est d'autant plus que, désormais, "il faudra fédérer toutes les forces nationales vers cet espace". Un espace, a assuré Amar Ghoul, hier, lors de la réunion du bureau politique de sa formation, "où les débats étaient francs et très fructueux". Cette initiative de Taj vise, comme l'avait assuré M. Ghoul, "à construire le consensus", qui sera "un appui aux consultations". Le Taj a déjà convié toute la classe politique à y prendre part, l'opposition comprise. Il reste seulement à savoir quand le parti organisera la rencontre. Lors de son intervention devant les membres du bureau politique de Taj, il a réaffirmé "l'attachement de Taj" à la construction d'un consensus global. "Le consensus ne concerne pas uniquement la Constitution, il nous le faut dans tous les domaines pour garantir la paix et la stabilité", afin "de faire face aux défis et aux dangers qui nous guettent", a déclaré Amar Ghoul, en soulignant, au passage, que "la situation dans le voisinage est explosive". "Cette situation nous dicte d'être vigilants, car des défis économiques et financiers nous attendent", a-t-il dit. Pour faire face à cela, le Taj appelle "au renforcement" du front interne avec "plus de cohésion", autour "du chef de l'Etat, de l'Armée et du gouvernement". "Nous pouvons être différents, mais nos différends ne doivent pas concerner les questions essentielles, qui sont celles de la sauvegarde de l'Algérie et de ses acquis", a encore souligné Amar Ghoul, en indiquant que "c'est grâce à l'Algérie" que la crise malienne a connu un début de solution. Celle de Libye le sera encore grâce au travail diplomatique algérien. M. M.