Résumé : Les contractions la plient en deux. Zaher va chercher leur voisine et la laisse s'occuper de Zina, le temps qu'il trouve un taxi. Ils partent à la maternité la plus proche. L'infirmière dit à Zaher d'emmener sa femme ailleurs. Mais Zina est très mal en point. Elle ne peut pas être ballottée d'une maternité à une autre. Zina perd connaissance, contraignant les infirmières à s'occuper d'elle... - Ma fille, est-ce qu'elle est revenue à elle ? Y a-t-il un gynécologue ? Comment va son bébé ? Khalti Meriem s'accroche au bras de l'infirmière qui passait près d'eux. - Elhadja, j'ai à faire ! - Mais réponds juste à mes questions !, la prie-t-elle. Comment va ma fille ? - Elle est revenue à elle, un médecin l'examine ! La voisine se tourne vers Zaher qui se tient, assis dans le hall, la tête entre les mains. Elle s'adresse à lui. - Zaher wlidi, va appeler ses parents ! Il faut les mettre au courant ! Il secoue la tête. - Non, demain... - Appelle son frère alors ! Elle est entre la vie et la mort ! Ils ont le droit de savoir ! - Ça peut attendre demain !, réplique-t-il, agacé. Je ne veux pas les lorgner durant toute la nuit ! Khalti Meriem, ma belle-mère, je ne la supporte plus ! - Tu devrais avoir honte de parler comme ça ! C'est une brave femme qui s'inquiète de votre devenir ! D'ailleurs, quelle que soit votre animosité, elle reste sa mère et elle a le droit de savoir ! Sa place est ici, près de sa fille ! Moi, je ne suis qu'une voisine mon fils ! Même si je vous aime et vous estime, je ne suis pas sa mère ! Je t'en conjure mon fils, appelle-les ! - Il n'y a pas de téléphone ! Et la poste est fermée... - Ecoute mon garçon, dis-moi où ils habitent, le taxieur va repartir ! Je vais rentrer chez moi, mais avant, je lui demanderais de passer par leur quartier pour les informer ! - Ils habitent Alger-centre, plus précisément à l'avenue Pasteur ! Il lui donne le numéro du bâtiment et lui précise qu'il y a une épicerie juste en face de l'entrée. - Prie avec moi pour que cela se passe bien ! - Incha Allah ! - En fait, en partant, je n'ai pas fermé la bouteille de gaz et l'eau, pourrais-tu le faire pour moi ?, lui demande Zaher tout en lui remettant ses clefs. - Bien sûr ! Une heure après, khalti Meriem informait les parents de Zina avant de retourner chez elle. Guemra prend deux petites valises. L'une contient des vêtements de rechange pour sa fille, et dans la seconde une partie du trousseau pour le bébé. Les parents prennent la route aussitôt. Guemra est morte d'angoisse. - Zina n'a pas atteint son septième mois, se lamente-t-elle. Elle risque de le perdre ! -Les prématurés sont de grands battants ! S'il naît ce soir ou demain matin, il s'en sortira !, la rassure hadj Ahmed. Tu t'en occuperas ! Tu te rappelles comment faisait ma mère avec Krimo ? Tu as oublié que lui aussi est prématuré ! - Oui, louanges à Dieu, il n'a eu aucune tare ! Oui, je me souviens comment elle faisait ! Allah irhamha, elle l'enveloppait dans du coton et le nourrissait à la seringue !, se rappelle Guemra. Oui, je pense que j'y arriverais ! Quand ils arrivent à la maternité, ils trouvent Zaher complètement défait. - Où est Zina ? Qu'a dit le médecin ? - Je n'en sais rien... Ils ont appelé un chirurgien, dit-il sans les regarder. Je crois qu'ils vont l'opérer... (À suivre) A. K. Nom Adresse email