Le secrétaire général des Nations unies n'y est pas allé de main morte hier à Ramallah pour condamner la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés, quelques heures avant une visite en Israël. En effet, contrairement à ses prédécesseurs au poste, Ban Ki-moon a déclaré lors d'une conférence de presse avec Rami Hamdallah, le chef du gouvernement d'union palestinien : "Je condamne de nouveau fermement la poursuite des activités de colonisation d'Israël." Il ne fait aucun doute que les propos du SG de l'ONU jetteront un froid sur les discussions qu'il allait avoir dans l'après-midi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem. Il n'en demeure pas moins que le patron de l'ONU a poursuivi sur sa lancée en appelant Palestiniens et Israéliens à reprendre les discussions de paix, en affirmant la nécessité d'agir immédiatement contre un "statu quo déjà intenable". "Le temps qui passe n'est pas l'allié de la paix. Nous devons agir immédiatement pour empêcher qu'un statu quo déjà intenable ne s'approfondisse encore", a-t-il martelé. Pour M. Ban Ki-moon, la situation de Gaza ne peut être résolue sans règlement global. "Ne perdons pas de vue les causes profondes des récentes hostilités : les contraintes imposées par une occupation (israélienne) de presque un demi-siècle, la dénégation persistante des droits des Palestiniens et l'absence de progrès tangibles des négociations de paix", avait-il dit dans la capitale égyptienne. Il n'a pas manqué aussi l'occasion pour appeler de nouveau les Israéliens à lever le blocus qu'ils imposent depuis juin 2006 à la bande de Gaza. Il a en outre annoncé une visite mardi dans cette enclave palestinienne. Ban Ki-moon s'est également dit "profondément inquiet des provocations répétées sur les lieux saints de Jérusalem", où l'esplanade des Mosquées notamment est le théâtre de tensions grandissantes entre musulmans et juifs. "Elles ne font qu'aviver les tensions et elles doivent cesser", a-t-il déclaré, sans évoquer explicitement l'esplanade des Mosquées. Mais le jour même, de nouveaux heurts, apparemment provoqués par la visite d'orthodoxes juifs sur le site, y ont à nouveau mis aux prises jeunes Palestiniens et policiers. Les jeunes Palestiniens s'opposaient à la visite prévue de fidèles juifs orthodoxes sur l'esplanade des Mosquées, lieu saint pour juifs et musulmans. La visite coïncidant avec la fête juive de Souccot avait été autorisée la veille. Après la prière d'el-fedjr, plusieurs jeunes ont jeté des pierres et des objets incendiaires sur les forces de l'ordre et dressé des barricades de fortune, a rapporté Louba Samri, porte-parole de la police. Puis ils se sont réfugiés dans la mosquée Al-Aqsa (où la police n'a pas le droit de pénétrer) quand les policiers ont commencé à les disperser, a-t-elle dit.