La communauté internationale tentait dimanche au Caire de rassembler quatre milliards de dollars réclamés par les Palestiniens pour reconstruire la bande de Gaza, qui «reste une poudrière», selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Une cinquantaine de pays et organisations internationales ont promis 5,4 milliards de dollars d'aide (4,3 milliards d'euros) à la reconstruction de la bande de Gaza, dimanche 12 octobre. L'annonce a été faite en début de soirée par le ministre norvégien des Affaires étrangères, dont le pays était le co-organisateur de la conférence avec l'Egypte. L'autorité palestinienne avait requis 4 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros) pour aider à reconstruire ce territoire palestinien ravagé par 50 jours de conflit avec Israël, durant l'été. A lui seul, le Qatar a promis d'accorder 1 milliard de dollars (800 millions d'euros) d'aide à la bande de Gaza, ce qui en fait de loin le premier donateur étranger. Washington a pour sa part, annoncé une aide immédiate de 212 millions de dollars (168 millions d'euros) sur un total de 400 millions en un an, et l'Union européenne une somme globale de 450 millions d'euros pour 2015. Washington demande la reprise des négociations de paix Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est montré très ferme lors de cette conférence internationale des donateurs : la communauté internationale est prête à financer mais plus question de se contenter de cessez-le-feu, dit-il. Il faut, selon lui, reprendre les négociations de paix qu'il avait impulsées en 2013 avant qu'elles n'échouent en avril. Le même ton a été adopté par l'ONU, et les pays de l'Union européenne, préoccupées par d'autres guerres dans la région, notamment contre les jihadistes de l'Etat islamique. Près de 2 200 personnes ont été tuées en juillet et août par les bombardements de l'Etat hébreu, dans la bande de Gaza. Côté israélien, 73 personnes avaient trouvé la mort dans le conflit, des soldats pour la plupart. Ban condamne la colonisation israélienne Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a condamné hier à Ramallah, la poursuite de la colonisation israélienne et exigé la fin des «provocations» sur les lieux saints de Jérusalem, quelques heures avant une visite en Israël. M. Ban, en visite en Cisjordanie occupée, a également appelé Palestiniens et Israéliens à reprendre immédiatement «leurs discussions de paix et à briser» un statu quo déjà intenable. «Je condamne de nouveau fermement la poursuite des activités de colonisation d'Israël», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec Rami Hamdallah, chef du gouvernement d'union palestinien. M. Ban s'est aussi dit «profondément inquiet des provocations répétées sur les lieux saints de Jérusalem», où l'esplanade des Mosquées notamment est le théâtre de tensions grandissantes entre musulmans et juifs. «Elles ne font qu'aviver les tensions et elles doivent cesser», a-t-il déclaré. Il n'a pas évoqué explicitement l'esplanade des Mosquées. Mais le jour même, de nouveaux heurts, apparemment provoqués par la visite d'orthodoxes juifs sur le site, y ont à nouveau mis aux prises jeunes Palestiniens et policiers. Les propos de M. Ban risquent de jeter un froid sur les discussions qu'il doit avoir dans l'après-midi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem.