Entre les partis politiques tunisiens engagés dans le processus électoral, le respect semble être la chose la moins partagée à l'approche de la campagne électorale dont l'ouverture est prévue pour le 4 octobre prochain. Les partis politiques appelés à mobiliser les masses autour de programmes clairs sont loin de le faire. Comme si pour gagner les voix, il leur suffirait d'insulter autrui. Un exemple en a été donné, mardi, par Nida Tounes, dont le secrétaire général Tayeb Baccouche n'a pas été tendre avec le parti islamiste Ennahdha. En effet, dans une déclaration à une radio privée, M. Baccouche a souligné qu'il serait "mieux pour le parti islamiste de garder le banc de l'opposition pour apprendre l'exercice de la politique pacifique et démocratique." Interrogé sur une éventuelle alliance après les élections, M. Baccouche a exclu toute alliance avec le parti islamiste dont "le programme est diamétralement opposé au nôtre" sans que cela ferme la porte à d'autres alliances. La déclaration de M. Baccouche a suscité de nombreux commentaires. A lire la presse électronique, les critiques vont dans le sens d'un dénigrement à l'adresse du secrétaire général de Nida Tounes qui serait "enclin à nier la démocratie lorsqu'il faut la respecter au profit d'autrui". Aussi, M. Baccouche aurait-il commis une "bourde" que son patron Béji Caïd Essebsi ne pardonnerait pas ? Dans le cas contraire, une telle déclaration serait inscrite dans la stratégie globale de son parti qui, quoi qu'on dise, a encore peur du parti islamiste qui reste, toujours, le parti le mieux structuré et le plus discipliné dans le paysage politique tunisien pour tenir tête à Nida Tounes lors des prochaines élections. Dans le même sens, la "guerre" a éclaté entre Nida Tounes et Al-Joumhouri dont le patron, Ahmed Néjib Chebbi, s'est porté candidat à la présidentielle. Des escarmouches avaient été lancées par Mohcen Marzouk, membre de la direction du parti de Caïd Essebsi, qui ne rate pas une occasion pour s'attaquer aux autres partis. Pour Marzouk, Al-Joumhouri a failli à ses engagements en décidant de quitter "l'Union pour la Tunisie" constituée par plusieurs partis démocrates, alors que Nida Tounes, qui en fait partie, a décidé de faire cavalier seul lors des prochaines élections. La réponse d'Al-Joumhouri était plus virulente en ce sens qu'il l'a appelé à changer de politique car le peuple tunisien ne tolèrera plus le retour à la dictature. C'est sur cette toile de fond que s'engagera, dans un mois, la campagne électorale, une campagne si pimentée qu'elle risque de laisser des traces indélébiles dans le corps des relations entre les divers acteurs politiques. En relation avec les élections, le président de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie), M. Chafik Sarsar, a annoncé que les élections législatives et présidentielles seront suivies par 30 mille observateurs nationaux et étrangers. A ce propos un accord a été signé, mardi, par M. Chafik Sarsar et Lorenzo kluser, chargé d'affaires de la délégation de l'Union européenne à Tunis. En vertu de cet accord, les observateurs venant de 28 pays seront en Tunisie à partir du 15 septembre. Selon M. Sarsar, d'autres observateurs sont attendus. Ils représenteront, notamment, le Conseil de l'Europe, la Ligue arabe, le Brésil et l'Indonésie. M. K. Nom Adresse email