Certaines mesures jugées discriminatoires pour les investisseurs européens et la nouvelle loi sur les associations constituent, entre autres, des points d'achoppement. Une réunion pour poursuivre les négociations sur le plan d'action entre l'Algérie et l'Union européenne dans le cadre de la politique européenne de voisinage rénovée "doit avoir lieu début novembre prochain", a annoncé, hier, M. Gérald Audaz, chef du secteur Maghreb à la direction générale pour la coopération et le développement à la Commission européenne à l'occasion de la présentation, à la presse, de l'édition 2014 du rapport de coopération entre l'Union européenne (UE) et l'Algérie, à l'hôtel Sofitel d'Alger. Le document de 231 pages donne une idée sur l'étendue de la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne mais également avec les Etats membres. Après l'entrée en vigueur, en 2005, de l'accord d'association UE-Algérie, et au terme d'une longue période de débats et d'hésitations, l'Algérie a exprimé sa volonté de participer plus activement à la politique européenne de voisinage renouvelée. En décembre 2011, l'Algérie a officiellement fait part de sa volonté d'entamer des pourparlers exploratoires concernant l'élaboration d'un plan d'action. Ces pourparlers ont débuté en octobre 2012 sur la base d'une proposition de l'UE. Un troisième round de négociations en vue de la conclusion d'un plan d'action UE-Algérie dans le cadre de la politique européenne de voisinage a eu lieu à Alger le 24 juin dernier. Ce plan d'action, qui détaille un certain nombre d'actions prioritaires, est appelé à être une feuille de route pour la mise en œuvre de l'accord d'association UE-Algérie et pour l'accompagnement des réformes économiques et politiques en Algérie. M. Gérald Audaz a indiqué que Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission européenne, dans son programme en tant que candidat à la présidence de la Commission, avait plaidé en faveur d'une politique de voisinage renforcée "pour lui donner une plus grande visibilité". Le gouvernement algérien sera associé à la réflexion sur la redéfinition de la politique de voisinage, a affirmé M. Audaz. "La première mesure tangible que M. Jean-Claude Juncker a décidé de prendre, c'est de créer une direction générale de voisinage", a-t-il révélé. Mme Manuela Navarro, chef des opérations de coopération estime que "le bilan de la coopération entre l'Union européenne et l'Algérie est positif". 43 programmes bilatéraux de coopération ont été mis en place entre 2000 et 2013 a relevé Mme Manuela Navarro. "Pour la période 2000 à 2006 nous avons dépensé 338 millions d'euros. De 2007 à 2013 les dépenses s'élèvent à 366 millions d'euros", a précisé Mme Navarro. L'Union européenne a également appuyé plus de 300 projets d'ONG algériennes, dans plusieurs domaines. Mme Navarro a évoqué, par ailleurs, 36 programmes de coopération régionale impliquant aussi l'Algérie. Dans le domaine économique, la responsable des opérations de coopération au sein de la délégation de l'UE en Algérie, a mis en exergue, entre autres, la mise à niveau de plus de 700 PME, la création de 50 plans de développement local, le financement de 440 projets de développement local avec 1 200 microcrédits. Mme Navarro a, par ailleurs, parlé de la contribution de l'UE à l'amélioration de la sécurité alimentaire, sanitaire et phytosanitaire et au renforcement des capacités de l'Office national des statistiques dans la réalisation d'études et d'enquêtes socioéconomiques. L'Union européenne a aidé à élaborer le plan national des transports à l'horizon 2025, à actualiser l'arsenal juridique et réglementaire du secteur et à préparer le plan national de l'eau à 2030. Pourtant, en Algérie, le bilan de la mise en œuvre de l'accord d'association est jugé mitigé. C'est d'ailleurs suite à une évaluation négative que l'Algérie a demandé le réaménagement du démantèlement tarifaire. Le réaménagement du démantèlement tarifaire visait à permettre la relance de l'outil de production nationale, à corriger un tant soit peu les déséquilibres croissants caractérisant les échanges et à sensibiliser le partenaire européen sur la nécessité d'un accompagnement substantiel de la mise à niveau de l'économie algérienne. M. Mauro Miranda, conseiller commercial à la délégation de l'Union européenne, souligne la nécessité de respecter les clauses de l'accord d'association pour que celui-ci facilite ou favorise l'établissement d'investisseurs étrangers en Algérie. Selon lui, il y a un nombre d'obstacles et de mesures discriminatoires qui découragent les investisseurs potentiels. Ce sont, semble-t-il, ces mesures ainsi que la nouvelle loi sur les associations sur lesquelles butent les négociations sur le plan d'action. Mme Navarro a, par ailleurs, reconnu que la mise en œuvre du mémorandum d'entente sur l'établissement d'un partenariat stratégique entre l'Union européenne et l'Algérie dans le domaine de l'énergie a pris du retard.