Le ministre des Moudjahidine a remis le dossier des archives de la guerre de Libération nationale détenues par la France sur la table, en estimant, dans un entretien accordé à l'APS, que l'ancien colonisateur ne va pas les ouvrir ou les remettre à l'Algérie tant qu'elles lui font tort. Selon Tayeb Zitouni, la France ne remettra jamais à l'Algérie les archives qui risquent de lui faire tort. En plus de cette volonté de cacher ses crimes, la France, pense le ministre, "n'acceptera jamais de s'avouer vaincue dans sa guerre contre l'Algérie". Il a, par ailleurs, toujours à ce sujet, indiqué que la plupart des archives algériennes se trouvent au Centre national des archives et sont accessibles à tout le monde. Il a également évoqué la question de la revendication de la reconnaissance des crimes commis par la France durant la colonisation qui a reçu un niet unanime de la classe politique française en estimant qu'il s'agit d'une question de temps. Autrement dit, il arrivera un moment où la France va reconnaître ses crimes. "Tôt ou tard, la France devra reconnaître les crimes de guerre et contre l'humanité qu'elle a commis en Algérie pendant 132 ans", a-t-il dit. Et cela revient aux Algériens eux-mêmes de connaître leur histoire et de la défendre. "La meilleure manière de procéder consiste à préserver l'histoire et à la transmettre aux générations futures afin, de leur inculquer les valeurs du patriotisme et de fidélité au serment des chouhada", a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, démenti que son département conserve secrètement des documents et des archives de la période coloniale et de la guerre de Libération nationale. "Nous n'avons rien à cacher, car toutes les archives disponibles portent sur l'histoire commune des Algériens et sont ainsi leur propriété", a-t-il souligné. Il a, à cette occasion, clôt le dossier des reconnaissances de la qualité d'ancien moudjahid qui fait l'objet encore de dépôt de dossiers et de recours en rappelant que cette opération est clôturée depuis 2002. Comme il a exclu qu'il soit rouvert "52 ans après l'Indépendance". S'agissant du nombre des bénéficiaires de cette qualité, le ministre a indiqué que son département s'attache à actualiser les données relatives à ce dossier. Tout en promettant de dévoiler, "au moment opportun", la liste exacte des vrais moudjahidine. Ce qui laisse une place au doute quant à l'existence de "faux" comme l'a révélé Mellouk, raison pour laquelle il est poursuivi en justice depuis 1992. Mais le ministre ne s'aventure pas trop sur cette question. Il s'est contenté de dire qu'il suit l'affaire examinée par 200 magistrats par le biais de la presse et promet que son département appliquera à la lettre les décisions de la justice. Le ministre a avoué ne pas être satisfait de l'histoire telle qu'elle est écrite actuellement et suggère aux historiens d'entamer l'écriture de la véritable histoire de cette période tout en mettant à leur disposition archives, témoignages, enregistrements, documents... Le département des anciens combattants pense également lancer une chaîne de télévision consacrée exclusivement à l'histoire. Pour l'instant, le projet est au stade de la réflexion. D. B.