“Nous ne reconnaîtrons pas les résultats des élections des bureaux de vote où nous n'aurons pas de représentants, et aux APC issues de la fraude, nous opposerons la désobéissance pacifique jusqu'à ce qu'elles tombent.” C'est la menace qu'a brandie le porte-parole du MSP, M. Abdelmadjid Menasra, lors de la conférence de presse qu'il a animée hier. Le spectre de la fraude a constitué l'essentiel du bilan de la campagne électorale du mouvement de Nahnah, dont le porte-parole a fait ressortir quelques indices annonciateurs. M. Menasra a dénoncé l'élimination “illégale” de candidats qui, selon lui, remplissent pourtant les conditions d'éligibilité, ainsi que les menaces et la pression exercée par des APC à l'intérieur du pays “afin de les pousser à se retirer”. L'autre indice de la fraude anticipée se rapporte à l'encadrement qui enfreint, a indiqué l'orateur, la loi électorale qui stipule, dans son article 140, que les encadreurs ne doivent pas avoir un lien de parenté avec les candidats, “ce qui n'est pas appliqué”, a-t-il affirmé, en déclarant que les encadreurs qui ont pratiqué la fraude lors des élections de 1997 sont les mêmes qui ont officié dans les bureaux de vote lors des dernières législatives et qui officieront pour les élections locales. “L'administration centrale n'a pas daigné répondre à nos recours”, a-t-il relevé. La question du vote par procuration a également été soulevée. Ce document ne profite pas, selon lui, à ses véritables destinataires et son établissement se fait avec l'intention de fraude. Le porte-parole du MSP a aussi évoqué les questions liées à la surveillance par tirage au sort et au nombre d'électeurs qui reste non connu. “C'est faux, les listes n'ont pas été épurées”, a-t-il déclaré. L'orateur n'a pas manqué de dénoncer le parti pris de l'administration centrale, notamment de certains wali qui “ont donné des orientations de vote”, comme celui de Tébessa, a-t-on appris, tout comme il s'est insurgé contre le discours de certains partis en direction des citoyens. “En affirmant que ceux qui ne voteront pas pour eux sont des traîtres, ils nous rappellent ceux qui traitaient de mécréants les électeurs qui n'opteraient pas pour leur formation”, allusion au FIS dissous. “D'autres ont carrément demandé aux citoyens de ne pas voter pour les islamistes, en adoptant un comportement “sharonien” et en usant du prétexte des attentats qui ont visé les Etats-Unis le 11 septembre 2001”, a indiqué M. Menasra. Concernant la fuite des bulletins de vote à Adrar, Illizi et Tarf, il a affirmé que le MSP a saisi, en vain, le ministère de l'Intérieur afin de connaître le nombre de bulletins imprimés pour chaque parti. Quant au déroulement du scrutin en Kabylie, le souci de M. Menasra est que le pouvoir assure la sécurité des candidats. “En cas de dérive, le pouvoir en sera le seul responsable”, dira-t-il. R. M. Rectificatif • Dans notre édition de lundi, en page 2, nous avons présenté par erreur M. Mourad Sameur comme candidat indépendant à l'APC de Bir-Mourad-Raïs. Il s'agit, en fait, de la commune d'El-Mouradia. Nous prions nos lecteurs de prendre acte de ce rectificatif et M. Mourad Sameur de bien vouloir nous pardonner cette erreur tout à fait involontaire.