Un service minimum est certes assuré, ce qui n'a pas empêché pour autant de graves perturbations dans la distribution de l'eau. “Inévitable !” commentera d'emblée un des responsables du syndicat des travailleurs de l'ex-Epeal, actuellement Algérienne des eaux (ADE) concernant les répercussions de leur mouvement de protestation entamé depuis hier. Comme prévu donc et contrairement à certaines informations, la grève a bel et bien lieu dans les wilayas d'Alger, de Boumerdès et de Tipasa. “Certains essayent par tous les moyens de casser notre mouvement de grève, quitte à colporter de fausses informations”, ont accusé, hier, des syndicalistes visiblement plus que jamais déterminés à mener à terme le mouvement de protestation par une grève illimitée jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Ces dernières concernent, en premier lieu, la situation sociale des travailleurs et des salaires qui ne leur permettent pas un niveau de vie décent. Un point sur lequel le syndicat et la direction générale semblaient avoir trouvé un terrain d'entente sous forme d'un protocole d'accord conclu entre les deux parties. Revirement de la situation : la direction générale ne veut pas reconnaître ce protocole et propose carrément de le revoir. Du coup, la révision des salaires, arrachée à la direction, est remise en cause. Les travailleurs décident donc de recourir à leur droit de grève et l'ultime rencontre de négociations, tenue samedi, n'a fait que conforter le syndicat dans ses résolutions. “Nous avons délégué la fédération pour parler à notre nom. Les propositions émanant de la direction demeurent toujours en deçà de nos attentes”, a indiqué un représentant du syndicat. Et d'enchaîner :“Ils ne reconnaissent pas le protocole d'accord et vont jusqu'à demander son annulation et proposent juste une augmentation de 15%. C'est loin de nous satisfaire, c'est tout bonnement de la poudre aux yeux. De toute manière, cette augmentation n'est pas propre à l'Epeal mais s'applique à toutes les entreprises dissoutes du secteur sur le territoire national et qui sont de l'ordre de neuf”. L'autre point de discorde concerne le procès-verbal de la réunion tenue, le 23 janvier 2002, entre le syndicat de l'entreprise et la direction générale. Celui-ci consiste à permaniser les agents contractuels. Il s'agit, d'une part, du collectif de production, soutien technique et administratif dont la relation de travail est à durée déterminée de plus de deux années et de plus de deux contrats de travail conformément à la réglementation en vigueur, notamment les dispositions de l'article de la loi 90-11 relatives aux relations de travail et les dispositions de la convention collective en la matière. La permanisation concerne, d'autre part, le collectif de sécurité pour lequel il a été convenu de régulariser la situation et de rester à la charge de l'établissement à partir du mois d'avril 2002 dans les mêmes conditions que les autres collectifs. La fédération a d'abord servi au syndicat de porte-parole auprès de la direction générale et semble continuer son rôle d'intermédiaire. Durant une réunion, tenue hier, la fédération a tenté, histoire de calmer les esprits, de suspendre leur mouvement et de se remettre à la table des négociations. Peine perdue, car les syndicalistes ont refusé totalement cette possibilité et persistent et signent dans leur grève, convaincus de la justesse de leurs revendications. N. S.