Les travailleurs de l'ex-EPEAL ont arraché 15% d'augmentation pour l'ensemble des EPIC dissoutes. À l'issue du conseil national tenu hier par le syndicat d'entreprise, les travailleurs de l'ex-EPEAL ont annoncé la suspension de leur mouvement de grève entamé la semaine dernière. Des négociations ininterrompues entre la direction de l'Algérienne des eaux (ADE) et la fédération ont abouti à la satisfaction des revendications des travailleurs des wilayas qui ont observé la grève en l'occurrence Alger, Tipasa et Boumerdès et pour l'ensemble des EPIC dissoutes (Annaba, Chlef, Tizi-Ouzou, Médéa, Sétif, Tiaret, Oran et Constantine). 15% d'augmentation sur la masse salariale est applicable à partir du 31 octobre 2002. À noter que c'est la date à laquelle a été prononcée la dissolution des EPIC et leur intégration à l'ADE rendue effective le 3 novembre. Cette augmentation représente une sorte de mise à niveau car elle varie dans son application et avantage notamment le personnel de la maîtrise et de l'exécution avec une revalorisation de 17 à 20 % de leurs salaires. Il est question aussi d'une seconde revalorisation à partir de juillet prochain, qui atteindrait les 23%, revendiquée par le syndicat. Celle-ci est soumise, selon le syndicat à l'arbitrage de la tutelle. Ce complément, non encore obtenu, constitue déjà un différend entre la fédération et l'ADE. Selon cette dernière, cette augmentation reste conditionnée par le chiffre d'affaires et la situation financière de l'entreprise. Des propos rejetés par le syndicat de l'ex-EPEAL qui a d'ailleurs réussi à avoir l'appui de toutes les instances syndicales ( fédération et Centrale syndicale). Un atout que le syndicat saura faire jouer en cas de rebondissement du conflit en juillet prochain. D'ici là, le syndicat compte s'organiser et se déployer à travers tout le territoire pour devenir un syndicat national à même de négocier avec son vis-à-vis. Autrement dit, le protocole d'accord signé le 10 novembre entre la direction de l'EPEAL et le syndicat d'entreprise est valable. “Le fait qu'il soit conclu après la dissolution des EPIC n'enlève en rien à sa teneur, car la tutelle était informée des négociations préalables et l'inspecteur général du ministère était présent à l'installation de la commission de conciliation suite à la journée de contestation observée le 10 septembre dernier”, a estimé le syndicat qui s'étonne d'ailleurs et s'interroge sur la précipitation dans la dissolution opérée prématurément. “Celle-ci devait intervenir, en principe, en fin d'année, pour coïncider avec le dépôt du bilan qui ne pouvait se faire à la date de la dissolution”, a indiqué le syndicat qui voit en cette opération un retour à une centralisation qui ne peut que nuire au secteur de l'eau. Le ministre des Ressources en eau ne l'entend pas de la même oreille : “L'intégration à l'ADE est une réorganisation qui permettra de centraliser la gestion en moyens humains et en études de manière à exploiter toute la synergie qui existe entre les différentes structures. Mais il ne s'agit nullement de centraliser les installations et la distribution de l'eau. Bien au contraire, il faudra décentraliser au maximum pour mieux responsabiliser les structures locales.” N. S.