“Je suis un membre du gouvernement, gouvernement qui a un programme et que l'on applique… Jusqu'ici on ne m'a pas dit d'arrêter… Jusqu'à maintenant le gouvernement m'a dit de poursuivre !” Telle a été l'une des répliques les plus importantes qu'a faite le ministre de l'Energie, alors qu'il avait été interrogé par un journaliste sur les divergences qui l'opposent au Chef du gouvernement quant à l'avant-projet de loi des hydrocarbures et ce, lors d'une conférence de presse donnée hier au CPE de Sonatrach à Aïn El-Bia. Le ministre était en déplacement dans la capitale de l'Ouest pour procéder à la pose de la première pierre du projet de centre enfûteur GPL de Naftal. Sur ce chapitre politique, Chakib Khelil répétera que le projet se trouve bien au niveau du secrétariat du gouvernement et qu'il a, depuis l'année 2000, subi des changements. Alors que le ministre et PDG de Sonatrach avait une nouvelle fois défendu fortement son projet reprenant le même argumentaire qui est le sien depuis des mois, rejetant globalement toutes les critiques formulées par les politiques, les experts et les syndicats, l'orateur ne sembla contrarié que lorsqu'il fut interpellé sur les raisons de sa “double casquette” ou encore sur l'attitude des Etats-Unis qui avaient lourdement conseillé une accélération du processus d'adoption du projet, qui pourrait être un instrument pour asseoir leurs ambitions de maîtrise des réserves pétrolières. Ce que réfutera bien entendu le ministre de l'Energie. Quant à la prochaine réunion des ministres de l'Opep, qui doit se dérouler le 12 décembre 2002, Chakib Khelil affirmera que l'Algérie défendra sa position et demandera une augmentation de son quota, rappelant qu'à l'heure actuelle l'Arabie Saoudite et le Venezuela ont dépassé leur quota, respectivement de 800 000 et 400 000 barils/jour. Interrogé sur la question de la libération des prix du carburant, chose souhaitée de façon implicite par le PDG de Naftal qui, la veille, avait fait une communication sur les perspectives de son entreprise et où furent exposées les incidences financières du fait des prix administrés pour les carburants, le ministre dira que cette libération s'effectuera cinq ans après la promulgation de la loi concernant les carburants et dix ans pour le gaz. “La libération ne signifie pas systématiquement une hausse considérable (des prix des carburants)...” F. B.