M. Mentouri, président du CNES “La croissance reste insuffisante” “Le plan de soutien à la relance économique, malgré les capacités que peut offrir l'Etat, reste insuffisant par rapport aux énormes défis et le déficit accumulé ces dernières années.” C'est ce qu'a déclaré M. Mentouri, président du CNES, en marge des travaux de la 22e session du Conseil. “Le plan doit être prolongé d'un programme stratégique qui s'inscrira dans la durée et sera axé sur le renouveau des activités productives. Les décideurs doivent également tenir compte, dans ce sens, des échéances importantes qui attendent notre pays.” Dans un autre registre, le CNES “se félicite du taux de croissance enregistré par le pays, à savoir 4,1%. Ceci n'est peut-être pas dans les habitudes du Conseil, mais la réalité voudrait qu'objectivement, nous nous réjouissions de ce taux, tout en estimant qu'il était possible de faire mieux”. Preuve en est, explique-t-il, “hors hydrocarbures et agriculture, le taux est de 5,2%. La leçon principale que l'on peut tirer de ce résultat, c'est que ça révèle l'existence d'un potentiel de croissance”. Abordant cette légère satisfaction du Conseil, il soulignera que “le CNES est une institution pérenne et permanente qui n'a jamais changé de tonalité en faveur d'un changement noté dans telle ou telle structure”. Et de conclure : “Notre conseil montre sa disponibilité à l'égard des institutions de la République et non pas au profit des hommes.” M. Sidi Saïd, SG de l'UGTA “Nouveau gouvernement : pas de commentaire” Le secrétaire général de la Centrale syndicale n'a voulu souffler aucun mot sur la nomination d'un nouveau Chef de gouvernement. “Sans commentaire”, répétera-t-il aux journalistes présents, hier, au Palais des nations, à l'occasion de la tenue de la 22e session du CNES. “Je suis maître de mes destinées et, par conséquent, je choisirai le moment, l'espace et le temps opportuns pour m'exprimer sur ce sujet”, lancera à la presse qui a tenté de lui arracher une déclaration ou une quelconque appréciation. Concernant l'installation d'un nouveau PDG à la tête de Sonatrach, il n'a avancé, en outre, aucun mot. “Nous allons maintenir le rythme des consultations avec l'Exécutif. Nous sommes une organisation syndicale qui a en face d'elle un Etat. Entre nous et les chefs de gouvernement qui se sont succédé, il y a des dossiers que nous devrons continuer à gérer.” Une chose est certaine pour l'UGTA, estime son SG, “la déontologie exige que nous partions avec des préjugés favorables vis-à-vis des pouvoirs publics”. Ce qui intéresse l'UGTA, selon lui, c'est de “chercher comment diminuer, tous les jours que Dieu fait, les affres et les souffrances des citoyens. C'est cela mon devoir de syndicaliste”. Le départ de Temmar aurait-il des conséquences sur une éventuelle révision du mode et des méthodes de privatisation ? A cette question, Sidi Saïd rétorquera : “Il ne faut pas réduire l'étendue de la problématique à un individu.” Pour lui, la dynamique consiste à “essayer de trouver des passerelles qui nous permettront de régler les problèmes qui se posent aux plans économique et social”. Quant à un éventuel bras de fer entre Sidi Saïd et le nouveau ministre des Finances, le patron de la Centrale syndicale répliquera : “Je n'engagerai pas de bras de fer avec des individus. Mais, cela étant, nous n'allons pas faire marche arrière en ce qui concerne notre position sur les privatisations en Algérie.” M. Khelil, ministre de l'énergie et des mines “La libéralisation des prix tôt ou tard” Le ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, avoue que la nomination de M. Khène à la tête de Sonatrach est somme toute ordinaire. Cela, précise-t-il, s'est fait sur décision du président de la République. “Il a toutes les compétences et l'expérience requises, notamment pour les activités d'exploration et autres… Autant de paramètres qui lui permettront de gérer d'une manière positive l'entreprise et de développer le secteur des hydrocarbures.” Questionné sur les exigences des pays membres de l'OMC pour l'alignement des prix du pétrole algérien sur ceux pratiqués sur le marché international, le ministre a indiqué que cette problématique renvoie à l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures. Le texte, selon lui, tient compte de cette libéralisation qui sera “requise dans un certain temps et de préparer l'avenir sans attendre que les décisions nous soient imposées de l'extérieur, comme ce fut le cas avec le FMI et autres institutions internationales dans les années 1990. Des mesures très pénibles nous ont été, pour rappel, dictées telles que la dévaluation du DA et le licenciement de quelque 400 000 travailleurs”. La politique, estime-t-il, c'est préparer l'avenir pour ne pas être surpris par ce genre de décisions. Maintenant, l'avant-projet se trouve gelé, et l'OMC s'interroge dans quel cadre ce texte sera-t-il appliqué ? “Nous n'avons plus de cadre en dehors de cette loi pour le moment, mais nous pouvons faire quelque chose dans ce sens”, affirmera Chakib Khelil, sans préciser, toutefois, comment l'Etat mettra en œuvre les dispositions de cette loi. “Il faut tôt ou tard libéraliser les prix, car l'Etat ne doit pas continuer à réguler éternellement. De ce fait, la loi sur les hydrocarbures se veut un cadre idéal et stable et constitue un calendrier qui nous engagera directement vers la libéralisation, soit peut-être 10 ans pour le gaz et 5 ans pour le pétrole.” En dépit des critiques et des fortes réactions qu'a suscitées l'avant-projet, le ministre reconnaîtra : “Le texte est, certes, gelé pour l'instant, mais cela n'a pas arrêté le bon fonctionnement du secteur du point de vue de la production et des ressources générées qui demeurent en hausse.” Par ailleurs, Le président de l'OPEP proposera, estime M. Khelil, au cours de la réunion du 11 juin prochain à Doha, une diminution de la production, car il a constaté une baisse des cours du baril. Cette baisse des coûts est due, selon lui, à une offre importante sur le marché. L'objectif, conclut-il, est d'arriver à maintenir les prix dans la fourchette de 22 et 28 dollars US le baril. M. Benaïssa, ministre chargé du développement rural “2 000 projets identifiés” Le ministre délégué au développement rural a annoncé que son plan d'action, qui est en phase de finalisation, “en concertation avec les populations concernées, prévoit 2 000 projets identifiés qui toucheront 130 000 ménages, soit plus de 800 000 personnes”. La plupart des projets sont de nature agricole, sylvicole, pastorale, artisanale. Il s'agit aussi d'activités de commercialisation et de création de petites entreprises dans le milieu rural. “Nous sommes en train de promouvoir des projets de proximité de développement rural. Ces derniers, estime-t-il, sont ascendants et initiés avec les populations qui tournent au tour d'une activité économique consolidée par des infrastructures de nature socioéconomique à travers tout le territoire national.” Tout le dispositif, affirmera-t-il, sera finalisé dans les prochaines semaines. B. K.