Des investissements pionniers, en attendant une amélioration de l'environnement des affaires dans les prochains mois, tel est le constat qui se dégage de la manifestation. Il y avait foule jeudi, jour de clôture de la manifestation. Le public a commencé, ces dernières années, à visiter en masse la Foire internationale d'Alger. L'affiche de la 37e édition était aussi aguichante : 38 pays dont les principaux partenaires de l'Algérie : France, Italie, Etats-Unis, Espagne, Allemagne, 1 100 entreprises. Des entreprises locales de renom telles que Bya Electronic, les filiales Algérie de LG, Grunding, Sony ont saisi l'opportunité pour exhiber des biens de large consommation : produits électroniques, électroménagers, ameublements. De qualité. Tentant de suivre les évolutions les plus récentes des produits. Ce qui n'a pas manqué de susciter l'intérêt. Confirmation de l'engouement : la Safex a annoncé le chiffre de 450 000 visiteurs au 9 juin. Le premier jour, c'est-à-dire le 2 juin, ne peut être comptabilisé puisque consacré juste à la visite du chef de l'Etat. C'est un meilleur score que l'année dernière : 360 000. Pavillon France : Le message de Sarkozy “Les exposants sont contents”, nous lance M. Kheroua, directeur général adjoint de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA). Ce qui veut dire qu'ils n'ont pas perdu leur temps. “L'année 2004, c'est un très bon cru. Beaucoup disent qu'ils vont revenir l'année prochaine. D'autres vont s'orienter vers les salons spécialisés organisés en Algérie”, a-t-il ajouté.C'étaient 325 entreprises françaises, essentiellement des petites et moyennes entreprises qui participaient à la manifestation. Les secteurs les plus représentés sont le BTP et les services. La participation française est légèrement en baisse parce que nombre d'entreprises ont été présentes dans les salons spécialisés : Djazagro pour l'agroalimentaire, Batimatec pour le BTP. L'exposition sur l'énergie, dans le cadre de la semaine de Sonatrach, qui aura lieu la semaine prochaine, a dissuadé les PME du secteur à venir exhiber leur savoir-faire lors de la Fia. Mais c'est de loin, le plus grand pavillon de la foire. Ce qui correspond au statut de la France, premier partenaire économique de l'Algérie. “Aucune manifestation dans le monde ne regroupe autant d'entreprises françaises. C'est la plus grande manifestation de Pme françaises dans le monde”, affirme M. Kheroua. Cette année, la Cfcia, organisatrice du pavillon français, a fait bénéficier les exposants de deux nouveautés : des badges sécurisés grâce à une société franco-algérienne Ide Informatique qui développe le produit particulièrement en Algérie et la connexion Internet, par satellite sans fil, fournie par l'Entreprise Atech constituée par quatre jeunes Algériens établis en France. Comme projets, cette Chambre compte organiser des salons professionnels en Algérie : bâtiment, gaz et pétrole, en partenariat avec les CCI de France, la Safex et la Caci. Par ailleurs, la visite du ministre de l'Economie au pavillon France a constitué une première. Elle a fait que les entreprises françaises aient repris confiance, constate M. Kheroua. Le message du locataire de Bercy a été fort : “L'Algérie est un pays phare où il faut investir”. Pavillon Allemagne : Montage de véhicules Man Les autres principaux partenaires de l'Algérie ont également drainé de nombreux visiteurs. Parmi les entreprises germaniques phares, on retrouve Man. Cette dernière a conclu un partenariat industriel pour le montage de tracteurs routiers en Algérie en association avec une société privée algérienne. Le joint-venture s'appelle Mtc. La capacité de l'usine, située à Oued Smar, est de 180 tracteurs routiers par an . “Nous avons, en 14 mois depuis la mise en service de l'usine, produit et commercialisé 200 tracteurs routiers”. Au stand de Basf, le représentant de la filiale Algérie confie que de nombreux contacts ont été noués avec de potentiels clients. Le groupe, l'un des leaders mondiaux de l'industrie chimique, fournit dans le pays les matières premières pour les peintures, produits phytosanitaires et engrais, pour les plastiques : polyéthylène, polystyrène ainsi que des produits pour le traitement du gaz. Basf a pour principaux clients Sonatrach, l'Enip, l'Enap, l'Enad, Henkel Algérie. Le groupe Basf a mis en service l'usine de propylène à Tarragone en Espagne en partenariat avec Sonatrach, destiné au marché de la Méditerranée.Un investissement de plus de plus de 200 millions de dollars. Il a, par exemple, pour client la société allemande Basell. Sonatrach s'intéresse actuellement au nouveau procédé de Basf A M DEA Process, un solvant qui purifie le gaz dans le cadre du projet de réalisation de la nouvelle usine de liquéfaction de Skikda. “Basf a réalisé un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros en Algérie en 2003”, indique le même représentant. Pavillon Etats-Unis : Participation emblématique de Pfizer Pfizer, le leader mondial du médicament, est présent, lui, à travers la société mixte Pfizer-Saïdal, qui exploite actuellement une usine de médicaments implantée à Oued Smar, d'un coût de 20 millions de dollars et d'une capacité de 20 millions d'unités/vente. La joint-venture fabrique 6 spécialités du laboratoire américain en Algérie : des anti-inflammatoires et des médicaments contre l'hypertension et le cholestérol. Pfizer compte une seconde usine de santé animale en partenariat avec l'Onab. La société pérolière Amerada Hess, elle, a comme gros projet le développement des gisements de pétrole de Gassi, Zotti, et El-Agreb, en partenariat avec Sonatrach, en vue d'améliorer le taux de récupération de ces champs. Quant à Portek, elle est sur un projet de réalisation d'une usine de bitume à Arzew d'une capacité de 1 million de tonnes/an, d'un coût de 100 millions de dollars, en partenariat avec la société privée Etrhb, nous confie son représentant. Les études de faisabilité du projet en cours doivent s'achever au plus tard fin 2004. Le lancement des travaux pourrait intervenir en 2005. Pavillon suisse : Vers la production de lait au Soja Buhler domine l'exposition suisse. C'est qu'il est le principal fournisseur d'équipements de minoteries et de semouleries dans le pays. Buhler est devenu la référence en Algérie en raison de la qualité de ses machines et de leurs rendements élevés. À tel point que de gros privés sollicitent ses services pour leurs projets agroalimentaires. Les usines équipées ces dernières années par Buhler se répartissent sur tout le Nord du pays : Oran, Sidi Bel Abbes, Tlemcen, Blida, Mouzaïa, Aïn Defla, Akbou, Sétif, BBA, M'sila. Buhler fournit également des équipements pour des unités de pâtes, chocolateries, usines d'aliments du bétail, silos. Il est en discussion avec des entrepreneurs privés pour la fourniture de 3 chocolateries et d'unités d'aliments du bétail. Au stand de la société Stetpa, on apprend que la firme installée en Algérie fournit desmachines pour la production de 60 litres/ heure de lait au soja. Et entreprend de développer la culture du soja. Les tests menés avec le concours de l'Ina et l'Inraa ont été jugés bons. Une première entreprise privée a acquis des machines pour produire à partir de cette année du lait au soja. Et des particuliers comptent intensifier la culture au Sud. Le lait au soja est conseillé pour les allergies au lait d'origine animale, l'hypertension artérielle, le diabète, les affections rénales …Ainsi, cet échantillon montre que les investissements pionniers tendent à se multiplier. En attendant qu'ils fassent tache d'huile, avec de sérieuses améliorations de l'environnement des affaires en Algérie. N. R. Ligne de crédit à destination des opérateurs Accord BEA-Crédit Lyonnais La banque publique BEA et la succursale New York du groupe Calyon, issu de la fusion entre les banques françaises Crédit Lyonnais et Crédit agricole ont signé jeudi dernier, lors de la FIA, une convention de crédit suivant laquelle ce dernier accorde une facilitation financière destinée à couvrir les importations de biens et services américains de la clientèle BEA. La ligne de crédit est ouverte : pas de montant déterminé. La valeur du crédit pour le client est au maximum de 10 millions de dollars. La durée de remboursement varie de 2 à 7 ans. Le taux d'intérêt fixé est celui de l'Ocde. N. R.