Le Premier ministre israélien Sharon a encore échappé à une inculpation dans une affaire de corruption qui l'éclabousse. La justice a décidé de clore le dossier, faute de preuves “solides”. L'explication, en terme de délits, est tirée par les cheveux, des magistrats ayant établi des présomptions de corruption dans des affaires le touchant directement. L'affaire dite de l'île grecque qui n'a pas cessé de faire couler de l'encre à Tel-Aviv, remonte à 1998. Sharon, alors chef de la diplomatie, aurait été approché par l'homme d'affaires David Appel pour l'aider à promouvoir un important projet touristique sur une île grecque, par l'intermédiaire de son fils Gilad auquel des pots-de-vin auraient été versés. L'ex-procureur de l'Etat, Adna Arbel avait recommandé — avant sa mise à la retraite — d'engager des poursuites contre Sharon et Gilad pour corruption. Seulement, c'était ne pas compter sur le conseiller juridique du gouvernement Mazuz, qui fait office de procureur général. C'est donc lui qui va sauver Sharon avec des arguties juridiques que la classe politique est prête à gober. Sharon est au seuil de la porte de sortie, mais ni ses alliés de la droite ni les travaillistes de Shimon Pérès ne souhaitent son départ. Le Likoud et l'extrême droite ne sont pas assurés d'emporter des élections anticipées et Shimon Pérès préfère voir Sharon terminer le retrait israélien de Gaza et la construction du mur devant séparer Israël de la Cisjordanie, avant de reprendre la mise. D'ailleurs, c'est lui finalement le sauveur de Sharon. Les travaillistes vont rejoindre le gouvernement minoritaire de Sharon, lui évitant ainsi la chute au Parlement où il ne dispose plus de majorité depuis l'adoption de son plan de retrait de Gaza par son cabinet. La condition posée par les travaillistes à leur entrée au gouvernement est que Sharon soit lavé de tout soupçon de corruption ! La voie est ainsi entièrement balisée pour le procureur général, qui prononcera son absolution. Parallèlement à l'entrée des travaillistes au gouvernement, des fuites convergentes font état de contacts entre leur chef Pérès et le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï. Les contacts entre les deux hommes, à en croire leurs collaborateurs, n'ont jamais cessé. Les travaillistes, qui comportent en leur sein des pans du mouvement pacifiste israélien, la paix maintenant, promettent de convaincre le cabinet Sharon qu'il n'y a pas d'autre alternative que de discuter avec l'autorité palestinienne. “J'ai des conversations téléphoniques de temps à autre avec Abou Alaa, nom de guerre du Premier ministre palestinien, je n'ai jamais rompu mes relations avec lui”, a déclaré Pérès à la radio publique israélienne. Sur le terrain, les exactions israéliennes se poursuivent et à Gaza, I'Egypte devrait jouer le rôle de force d'interposition entre Israéliens et Palestiniens. Toujours à Gaza, fief de Hamas, I'Autorité palestinienne continue de réinvestir ses pouvoirs. D. B.