Alors qu'il a pratiquement remporté la victoire contre les colons de Gaza, contraints de quitter l'enclave palestinienne à la date prévue, Sharon se retrouve sous menace judiciaire. Le dossier des affaires que lui et ses fils, des affairistes qui ont bénéficié du parapluie de leur père, traînent depuis des années et que Sharon avait pu mettre au placard, resurgit. La Knesset a adopté, lundi soir, une loi autorisant le procureur de l'Etat à présenter un acte d'accusation contre l'un de ses membres sans demander comme auparavant la levée de son immunité parlementaire auprès d'une commission parlementaire. Omri son fils, également député du Likoud et conseiller de son père, inculpé en février pour corruption, risque en vertu de la levé de l'immunité, la mise en examen d'autant qu'il avait été entendu en février. Le procureur général, qui l'avait inculpé de faux témoignages et de faux et usage de faux dans une affaire de financement illégal d'une campagne électorale de son père, peut désormais mener à bout ses poursuites et lui infliger une lourde peine. Omri, pour échapper à cette sentence, s'était proposé à réaliser jusqu'à 6 heures de travail social. Ariel Sharon ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs, mis sur le gril dans le cadre de cette enquête, ont échappé à une inculpation “faute de preuves suffisantes”. L'affaire remonte à 1999. Omri avait alors collecté près d'un million et demi de dollars par l'intermédiaire d'une société basée à l'étranger pour financer les primaires au sein du Likoud qui avaient permis à son père de prendre la tête de ce grand parti de la droite et de devenir Premier ministre en 2001. Sharon n'a pas cessé d'affirmer n'être pas au courant des détails du financement de sa campagne qui avait été prise en main par Omri, devenu entre-temps député du Likoud. L'autre fils, Gilad, lui, ne fait pas de politique mais s'est investi dans des affaires qui l'ont également rattrapé. Le cadet de Sharon est impliqué dans une histoire de corruption depuis 1998, lorsque, grâce à son père, alors chef de la diplomatie, il devait aider un promoteur touristique à s'installer en Grèce. D. Bouatta