En un peu plus d'un an, le patron de la Maison-Blanche a perdu son avance considérable sur les démocrates. Sa cote de popularité ne cesse de dégringoler. Les évènements sont de plus en plus défavorables à George Bush. Sa stratégie électorale ne donne pas les résultats escomptés. Pis, les sondages confirment sa perte de vitesse régulière vis-à-vis de son rival démocrate, John Kerry. Ce dernier a amélioré son image en s'alliant avec son ancien concurrent à l'investiture démocrate, John Edwards. 69% des Américains ont apprécié ce choix. Même la contre-attaque des républicains visant à discréditer cette alliance, à travers un spot publicitaire diffusé à grande échelle sur les chaînes de télévisions câblées, a échoué. Le tandem Kerry/Edwards a, à en croire les sondages, dopé les intentions de vote pour les démocrates. L'écart varie de quatre à huit points, selon les sondages. Beaucoup d'observateurs n'hésitent pas à affirmer que l'issue du duel Bush/Kerry sera déterminée par le poids que joueront leurs deux colistiers dans la campagne électorale. Charismatique mais inexpérimenté, John Edwards aura fort à faire face à Dick Cheney, chevronné mais piètre orateur. En effet, le sondage rendu public par la chaîne NBC donne 49% pour le candidat démocrate contre 41% pour George Bush. Il faut admettre que les évènements de ces derniers jours ne sont guère favorables au président US. En effet, la recrudescence de la violence en Irak, avec notamment la mort d'un nombre important de soldats américains ces dernières semaines, en dépit du transfert de la souveraineté au gouvernement irakien, augmente le pourcentage des Américains qui n'approuvent plus cette guerre. La découverte de projets d'attentat aux Etats-Unis d'Al Qaïda, annoncée sans précision aucune par le ministère US de l'Intérieur, n'est pas faite pour arranger les choses. Des recoupements d'informations laissent penser que la nébuleuse Al Qaïda prépare un attentat d'envergure pour influer sur le déroulement de la campagne électorale. À cela vient s'ajouter l'absence de résultats concrets dans la traque contre Oussama Ben Laden et les membres de son organisation, qui demeurent introuvables. Sur un autre registre, George Bush a enregistré un autre échec avec l'inculpation de son ami, l'ancien président directeur général de la firme pétrolière Enron, Kenneth Lay. Quant au conflit du Moyen-Orient, l'Administration Bush a fait chou blanc. Aucune avancée n'a été constatée dans la mise en œuvre de la feuille de route du quartette international, qui devait aboutir à la création d'un Etat palestinien l'année prochaine, alors que le locataire du bureau ovale en avait fait l'un de ses principaux axes du programme de son mandat présidentiel. Sur le plan économique, les résultats sont mitigés, mais marqués surtout par le nouveau record de déficit budgétaire qu'a établi George W. Bush, qui a effacé des tablettes celui de son père. En somme, le candidat président républicain, qui misait énormément sur la guerre d'Irak pour redorer son blason pour être au top lors des élections présidentielles du 4 novembre prochain, est loin d'avoir atteint son objectif, bien au contraire. À moins d'un renversement de situation extraordinaire, Bush quittera la Maison-Blanche en janvier 2005. K. A.