Même incarcéré, le directeur de publication du journal Le Matin continue toujours de subir l'acharnement judiciaire. Comme si sa condamnation à 2 ans de prison ferme et au paiement d'une amende de 2,4 milliards de centimes ne suffisaient pas, voilà que Mohamed Benchicou est à nouveau convoqué par la justice pour s'expliquer sur l'affaire de la torture à T'kout. En effet, le directeur du Matin, déjà incarcéré, est destinataire d'une convocation de la cour d'El-Harrach le sommant de se présenter à un procès, qui se tiendra le 6 juillet prochain, suite à la plainte déposée contre lui et la journaliste Abla Chérif, par le ministère de la Défense nationale (MDN). Dans la même journée d'hier samedi, un huissier de justice s'est présenté à la prison d'El-Harrach pour signifier à Mohamed Benchicou une plainte en citation directe le 6 juillet au tribunal de Sidi M'hamed dirigée contre lui et la journaliste Abla Chérif par le MDN dans l'affaire de T'kout “peut-on lire dans le communiqué du Matin publié hier après-midi”. Parallèlement à cette nouvelle convocation, le siège social du Matin sis à Hussein Dey, saisi par l'administration fiscale et mis sous scellé le 21 juin, a fait hier l'objet d'une vente aux enchères. “Cet immeuble, dont la valeur a été revue à la baisse, a été adjugé pour la somme modique de 21 millions de dinars soit deux milliards de centimes. Cette décision anticipe sur la mise en délibéré du référé prévu pour ce 30 juin et relatif à la levée des mesures coercitives”, dénonce le collectif dans le même communiqué qui n'a pas manqué d'alerter, à la même occasion, l'opinion nationale et internationale sur “le bradage du siège social du Matin et la poursuite de l'acharnement dirigé contre le directeur du Matin qui est à son 12e jour d'emprisonnement”. Ainsi, la campagne de harcèlement contre les journalistes est loin de s'atténuer. Les condamnations et les convocations reprennent de plus belle. Après un procès retentissant le 9 juin, le militant des droits de l'Homme et correspondant de Djelfa, Ghoul Hafnaoui, est une nouvelle fois condamné, le 23 juin, à 2 mois de prison ferme et à 50 000 DA d'amende et près de un million de dinars de dommages et intérêts. Idem pour Mohamed Benchicou qui, après sa lourde condamnation du 14 juin, vient d'être convoqué par la justice. Aussi, cette nouvelle escalade augure des lendemains peu reluisants pour la presse indépendante. Alors que d'aucuns, peut- être par trop d'angélisme, supputent, avec la pression internationale, sur le renoncement des autorités à leur “entreprise liberticide”, pour reprendre l'expression du SNJ, on assiste plutôt à un durcissement de leur position. Ainsi donc cet acquis tant vanté de l'ouverture démocratique post-octobre 88, est aujourd'hui sous la menace d'une réelle remise en cause. À moins que… A. C. Communiqué du matin Bradage du siège du journal Le Matin et poursuite de l'acharnement contre Benchicou L'immeuble, propriété du Matin, sis à la rue Mouloud-Belhouchet à Husseïn-Dey, abritant le siège social du journal Le Matin qui avait été saisi par l'administration fiscale et mis sous scellé le lundi 21 juin, a été vendu aux enchères, hier, samedi 26 juin. Cet immeuble, dont la valeur a été revue à la baisse, a été adjugé pour la somme modique de 21 millions de dinars, soit deux milliards cent de centimes de dinars. Cette décision anticipe sur la mise en délibéré du référé prévu pour ce 30 juin et relatif à la levée des mesures coercitives. Dans la même journée d'hier samedi, un huissier de justice s'est présenté à la prison d'El-Harrach pour signifier au directeur du Matin, Mohamed Benchicou, d'une plainte en citation directe ce 6 juillet au tribunal de Sidi- M'hamed dirigée contre lui et la journaliste Abla Chérif par le MDN dans l'affaire de T'kout. Nous alertons l'opinion nationale et internationale sur le bradage du siège social du Matin et la poursuite de l'acharnement dirigé contre le directeur du Matin qui est à son 12e jour d'emprisonnement. Tayeb Belaïz, ministre de la Justice “Il n'y a aucun détenu d'opinion ou pour délit de presse” “Il n'y a aucun détenu d'opinion ou pour délit de presse en Algérie”, a affirmé, jeudi dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, en marge de la rencontre à Ghardaïa sur la réforme du système judiciaire. “Le journalisme n'est à aucun moment synonyme de diffamation ou d'atteinte à l'honneur des individus”, a souligné le ministre avant de préciser que le journaliste “ne peut en aucun cas se prévaloir de juger les personnes avec subjectivisme”.