La Centrale syndicale demandera, en outre, à ce que le SNMG soit l'expression du salaire de base uniquement. Tout appui suggère une contrepartie. Le soutien de l'Union générale des travailleurs algériens à la reconduction du président Bouteflika se monnaye en dinars. Le relèvement du montant du Salaire national minimum garanti (SNMG), la rémunération des fonctionnaires dans le cadre d'un statut spécifique, le calcul de la retraite… sont, entre autres, les rétributions sociales recherchées par la Centrale syndicale à travers le choix qu'elle a porté sur le candidat Bouteflika. Les réjouissances du sacre finies, il est temps de passer à la table des négociations. Le rendez-vous est programmé pour septembre prochain. Pour le moment, aucune date n'est encore fixée. Le patron de l'Organisation, Abdelmadjid Sidi Saïd, devra au préalable réunir ses troupes afin de concocter une plate-forme de revendications exhaustive. “Une réunion de ce genre requiert de la préparation”, affirme M. Aït Ali, secrétaire national chargé de la communication. Mais, d'ores et déjà, les principales doléances sont arrêtées. La Centrale syndicale demandera notamment la renégociation du smig. Objet d'une réévaluation l'hiver dernier — il est actuellement à 10 000 DA — le montant du salaire minimum est encore dérisoire, estime l'Ugta. La tripartite de l'automne est une occasion pour la Centrale de marteler sa requête originale, à savoir le relèvement de ce montant à 15 000 DA. Cette revendication sera assortie d'une clause principale se rapportant à la révision de la législation dans ce domaine précis. Les textes posent problème selon l'Ugta, dont le fameux article 87 bis de la loi n° 90-11 du 21 avril 1990. En vertu de cette loi, le SNMG comprend outre le salaire de base, “les indemnités et les primes de toute nature”. Ce qui implique une obligation d'imposition et par conséquent la déduction d'une partie du montant accordé à titre d'augmentation salariale. La Centrale syndicale s'est rendu compte de cette “arnaque” au lendemain de la dernière tripartite. Ayant obtenu 2 000 DA d'augmentation, elle s'apercevra trop tard que cette somme profite beaucoup plus aux impôts qu'aux smicards. Des mises au point comme celle-ci devront marquer les discussions de la troïka à la rentrée. Par ailleurs, la controverse née suite aux dernières déclarations du ministre du Travail et de la Sécurité sociale sur le déficit structurel de la Caisse nationale de retraite (CNR) et sa préconisation pour le retour à la retraite complémentaire obligatoire, va susciter à coup sûr, de longues tractations entre le gouvernement et le représentant des travailleurs. Bien que Sidi Saïd, à partir de Annaba (où il annonçait dimanche la tenue de la tripartite) ait nié l'existence “d'une mésentente” sur le sujet entre son Organisation et l'Exécutif, le secrétaire général de la Fédération des retraités, Slimane Azzi, impute la responsabilité du trou de la CNR au pouvoir public. Dans une interview publiée hier par notre confrère El Watan, il rappelle l'utilisation du gisement de la Caisse comme fond de solidarité nationale. S. L.