Les évènements se sont succédé à une vitesse grand “V” ces dernières 48 heures au sein de la bâtisse mouloudéenne, non pas dans le bon sens, mais dans un sens dangereusement négatif, ce qui risque de diviser plus que jamais la grande famille du MCO qui s'apprêtait pourtant à tenir son AG, programmé pour cet après-midi à la maison de jeunes de la rue Miraucheaux, dans le but d'en finir, une fois pour toutes, avec ces querelles intestines. Tout s'est, en fait, déroulé lundi en début d'après-midi, lorsque des agents de la sûreté nationale ont interpellé Kacem Elimam pour le conduire ensuite au commissariat central après qu'une plainte eut été déposée contre lui par l'actuel président du MCO, Méziane Mourad, pour usurpation de la qualité de président et entrave à la tenue d'une AG. Le dernier nommé reproche à Kacem Elimam d'avoir confectionné, lors de son élection comme président l'automne dernier, des cartes d'adhérents aux membres de l'AG à raison de 1 000 dinars la carte. Elimam fut ainsi placé en garde à vue tout le reste de la journée de lundi. Il passera même la nuit au commissariat central au grand désappointement de sa famille, ses proches et une grande partie d'El-Hamri. Hier matin, en face du tribunal d'Es-Seddikia où il devait comparaître, un bon nombre d'anciens joueurs et de sympathisants faisaient le pied de grue dans l'espoir d'apprendre une quelconque bonne nouvelle. Que nenni ! Elimam n'était même pas là ! Il était à vrai dire toujours au commissariat central. Son fils, Sofiane, venu au tribunal à la quête de la moindre information n'en revenait toujours pas. “On m'a signifié qu'il ne comparaîtrait pas aujourd'hui. peut-être demain. Je dis bien peut-être, car je ne suis sûr de rien. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on le garde au commissariat central”, nous lâchera-t-il dépité. Même incompréhension du côté d'un bon nombre de membres de l'AG et d'anciens joueurs. “Il œuvre pour le bien du MCO depuis l'indépendance, il est moudjahid et il vient, en plus, d'être réhabilité par le ministre de la Jeunesse et des Sports en personne. Ce qu'a fait Meziane est très grave. Il a démontré ainsi qu'il voulait coûte que coûte diviser la famille mouloudienne”, nous lancera d'un ton coléreux un ancien joueur et d'ajouter : “Mais cette fois-ci, ça ne se passera pas du tout comme ça. Kacem Elimam n'a fait que confectionner des cartes d'adhérents aux membres de l'AG lorsqu'il était président. Je ne vois nullement où se situe, ici, le faux et usage de faux ou l'usurpation d'identité dont parle Meziane. C'est injuste, un point c'est tout ! Son but est d'empêcher Elimam d'assister à l'AG, car il sait qu'il ne fait pas le poids devant lui et a de fortes chances d'être déchu en faveur d'Elimam lors de l'AGE.” Ces paroles résument le sentiment d'une bonne partie de l'AG mouloudéenne. Beaucoup d'anciens joueurs et de membres de l'AG, rencontrés dans la matinée d'hier au tribunal, où ils sont venus soutenir Elimam qu'ils croyaient là, nous ont affirmé qu'ils ne se “tairaient pas”. Hier, après-midi, alors qu'Elimam était toujours en détention, ces membres de l'AG tenaient une réunion d'urgence afin de prendre une décision commune et de préparer “la riposte à Meziane qui est, cette fois-ci, allé trop loin”. Entre partisans d'un boycott total et partisans d'une présence en masse afin d'“exprimer le mécontentement et l'indignation de l'AG”, le choix n'était pas encore fait, hier en fin d'après-midi. Un communiqué signé par près d'une centaine de membres était en “préparation” en début de soirée. C'est dire que la mobilisation était générale, hier, du côté El-Hamri, où l'on craint désormais le pire... De quoi a peur Meziane ? Contacté à une dizaine de reprises, hier, afin d'avoir sa version des faits, le président du MCO, Meziane Mourad, a refusé, une première fois, d'éclairer notre lanterne, avant de nous promettre de répondre à nos questions, mais pas immédiatement. “Rappelez-moi dans une demi-heure”, nous répondra-t-il à chaque fois qu'on prenait attache avec lui, avant d'éteindre carrément son téléphone portable, une décevante “dérobade” de “Monsieur Meziane”. A. K.