L'armée israélienne a pris le contrôle hier de secteurs clés du nord de la bande de Gaza après un double raid aérien nocturne sur des objectifs liés au mouvement radical palestinien Hamas qui a revendiqué deux attaques anti-israéliennes meurtrières. Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, a annulé une visite en Italie prévue pour jeudi, a-t-on appris auprès de son bureau. Ces violences surviennent alors que le chef de la diplomatie française, Michel Barnier, devait s'entretenir, hier en soirée, avec le dirigeant palestinien Yasser Arafat à Ramallah en Cisjordanie, une rencontre qualifiée de “grave erreur” par Israël qui cherche à isoler M. Arafat sur la scène internationale. Des unités blindées, dont plusieurs bulldozers, ont pénétré dans le secteur de Beït Hanoun en suivant deux axes, appuyées par le feu d'hélicoptères de combat, prenant le contrôle de la zone industrielle de Beït Hanoun, selon des témoins et sources sécuritaires palestiniens. Des échanges de tirs ont été signalés dans le secteur ainsi que des affrontements entre jeunes lanceurs de pierres palestiniens et militaires lors desquels six adolescents ont été blessés par des tirs israéliens. L'armée affirme que l'objectif de l'opération est d'empêcher de nouveaux tirs de roquettes sur Israël à partir de ce secteur, après la mort de deux Israéliens, dont un enfant de trois ans, tués par des tirs similaires lundi à Sdérot (sud), revendiqués par le Hamas. Toutefois, hier, un Israélien a été blessé par un tir de roquette à Sdérot. C'était la première fois, lundi, depuis le début de l'Intifadha, fin septembre 2000, que des roquettes artisanales causaient mort d'homme en Israël. Le ministre israélien de l'Industrie et du Commerce, Ehud Olmert, a déclaré que son pays était engagé dans une “guerre de longue haleine”, laissant entendre qu'il ne fallait pas attendre de résultats décisifs des opérations en cours. Par ailleurs, un adolescent palestinien blessé en mai par des tirs israéliens dans la bande de Gaza est décédé portant à quatre mille cent trente-cinq le bilan des morts de l'Intifadha, dont trois mille cent quarante Palestiniens et neuf cent vingt-trois Israéliens. Enfin, la Cour suprême d'Israël devait examiner le recours de deux députés contre la décision du procureur général de l'Etat de clore le dossier d'une affaire de corruption dans laquelle serait impliqué le Premier ministre Ariel Sharon. R. I./A.