Le président de la cour de Djelfa a décidé, hier, de mettre en délibéré l'affaire de Hafnaoui Ghoul pour le 11 juillet prochain. Cette décision a été prise, notons-le, après trois heures de plaidoiries. Le procès en appel a débuté à 10h 30, Hafnaoui, qui fut ramené en compagnie de plusieurs “délinquants récidivistes”, était comme à l'accoutumée, entouré d'une dizaine de policiers ; il était très calme et sûr de lui. “Hafnaoui en militant des droits de l'Homme aurait souhaité défendre sa cause s'il était en liberté”, murmure un de ses frères. 11h, le président fait appel à Hafnaoui Ghoul et l'invite à répondre aux accusations dont il fait objet. En fait, les inculpations sont liées à ses déclarations au quotidien Le Soir d'Algérie le 18 mai dernier ; des déclarations, rappelons-le, qui lui ont valu le mandat de dépôt six jours après. Devant la barre des accusés, Hafnaoui hausse le ton et fait remarquer “mon casier judiciaire est vierge, Monsieur le président !” en réponse à une affaire “énigmatique” de vol. …”Vous accusez la justice !?” s'exclame le président, “non, mais il pourrait y avoir des parties qui sont derrière ça, ils veulent me discréditer…”, répond Hafnaoui avant d'ajouter : “Nous préférons mourir sous les mains des terroristes que d'être anéantis par la wilaya !” Au sujet de la mauvaise gestion du secteur de la santé dans la wilaya de Djelfa et l'affaire des 13 bébés morts à l'hôpital, Hafnaoui était catégorique : “Le ministre de la Santé a mis fin aux fonctions du DSP de Djelfa, c'est clair non ?!” Pour l'entretien qu'il a accordé au quotidien Le Soir d'Algérie et sur d'éventuelles erreurs de traduction qu'aurait commises la journaliste, du moment que Hafnaoui est arabophone, le journaliste et représentant de la Laddh déclara : “Je fais confiance à ma consœur du Soir d'Algérie”. Les plaidoiries des avocats de Hafnaoui, Me Triki, Me Ahmine et Me Kadouri bien qu'elles n'eussent pas pris beaucoup de temps, étaient axées sur le fond. Me Kadouri s'est interrogé sur la rapidité des procédures prises contre Hafnaoui :“La plainte déposée contre Hafnaoui a été rédigée le 23 mai 2004, le 24 (le lendemain), Hafnaoui a été entendu par la police judiciaire puis par le juge d'instruction qui a décidé de le mettre sous mandat de dépôt ! Il a fallu 48 heures pour jeter Hafnaoui en prison”. 15h 30, le président de la cour de Djelfa clamera qu'il examinera le dossier de cette affaire. Le verdict sera rendu le dimanche 11 juillet. L. G.