Les deux tiers des Irakiens sont opposés à la présence dans leur pays de la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis, mais beaucoup pensent que le départ de ces troupes entraînerait un regain de violence, selon un sondage diffusé hier. Le sondage, effectué par le Centre irakien pour la recherche et les études stratégiques (Cires), un organisme privé, reflète une fois de plus l'ambiguïté du sentiment des Irakiens à propos des troupes américaines et l'inquiétude que nourrit l'absence de sécurité dans le pays. 66% des personnes interrogées sont opposées à la présence de la force multinationale. Mais dans le même temps, seulement 41% des Irakiens pensent qu'ils se sentiraient plus en sécurité si ces troupes quittaient le pays, une évolution sensible par rapport à une étude en avril du même organisme, dans laquelle 55% des Irakiens donnaient la même réponse. Sur le point de savoir si l'Irak va vers la stabilité et la paix, 40% des personnes interrogées pensent que les choses ont empiré et 22% qu'elles se sont améliorées depuis avril. Le sondage, effectué du 20 au 27 juin, montre un certain optimisme au sein de la population irakienne concernant le gouvernement intérimaire. Le sondage a été effectué auprès de 1 500 personnes à Bagdad, Ramadi, Bassorah (sud), Hilla, au centre du pays, et dans les villes septentrionales de Souleimaniyah, Mossoul et Baaqouba. Concernant l'économie irakienne, de nombreux Irakiens se montrent optimistes. Inquiets pour leur sécurité, au moins 58% d'entre eux s'attendent à une amélioration de la situation, à l'exception de Bassorah. Dans la grande ville du Sud, seulement 21,5% des interrogés pensent que l'économie va aller mieux, contre 59% en mars. Pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari s'est rendu hier matin au siège de l'Otan à Bruxelles pour des entretiens centrés sur l'aide de l'Alliance à la formation des forces de sécurité de son pays. Au lendemain de sa visite auprès de l'Union européenne lundi, le ministre irakien devait rencontrer le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer, puis s'adresser au Conseil de l'Atlantique Nord rassemblant les ambassadeurs des pays membres, a indiqué le service de presse de l'alliance. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan ont donné leur feu vert fin juin au sommet d'Istanbul à une aide à la formation des forces de sécurité irakiennes. Les Etats-Unis sont particulièrement désireux d'impliquer l'alliance en Irak et ont récemment fait part de leur souhait que des instructeurs de l'Otan puissent se rendre dans ce pays dès cet été. De son côté, le secrétaire général de l'organisation a l'intention de présenter prochainement aux pays alliés d'autres options possibles pour l'alliance en Irak, au-delà de l'aide à la formation. R. I./A.