Le Front des forces socialistes (FFS) ne se fait pas trop d'illusion : la valse des visites de responsables français, ces dernières semaines, en Algérie, ne procède que de la volonté de Paris d'apporter son soutien et de légitimer un “régime coupé de la société”. “La France apparaît clairement comme le garant du statu quo qui permet au cabinet noir de pérenniser ses monopoles politiques économiques et financiers”, note le FFS dans une déclaration parvenue hier, à la rédaction au lendemain de la visite de Michel Barnier, chef de la diplomatie et à la veille de l'arrivée de Mme Alliot-Marie, ministre de la Défense. Preuves de ce “soutien inconditionnel”, l'arrivée “précipitée” du président Chirac à Alger au lendemain de “la mystification présidentielle”, et de la tentative de jeter “le voile” sur la signification des visites dont le Quai d'Orsay a précisé à propos de la visite de Barnier qu'il “aura des contacts avec des personnalités de la société civile et des ONG ayant pris part aux secours après le séisme de 2003”. “Une manière d'afficher le profil bas en s'engageant à ne pas rencontrer les acteurs représentatifs et autonomes des catégories sociales porteuses d'idéaux démocratiques”, note le FFS. Autre preuve invoquée par la formation de Hocine Aït Ahmed, l'amendement proposé par le président français à la résolution du G8 pour que le projet américain “ne fasse plus état de l'aide aux oppositions et aux sociétés civiles du Grand Moyen-Orient”. Pour le FFS, l'indulgence de Paris retarde l'ouverture démocratique en Algérie. “La France, dans sa volonté — légitime — de normaliser ses rapports avec l'Algérie retarde toute ouverture à force de trop se confondre avec un soutien inconditionnel au régime”, écrit le nouveau premier secrétaire national, Mustapha Bouhadef. Rappelant les multiples entraves à l'exercice des libertés dont les coups de force contre les partis, les syndicats, outre l'emprisonnement des militants des droits de l'Homme et des journalistes, le FFS soutient qu'il est partisan d'un partenariat politique et économique “mené dans le cadre du respect des valeurs et des principes démocratiques”, précise-t-il. Synthèse : K. K.