Dans un communiqué d'une rare virulence, le premier secrétaire du FFS, Mustapha Bouhadef, a réagi à la valse des visites en Algérie des ministres français. Rappelant l'empressement avec lequel le chef de l'Etat français s'était empressé de venir féliciter son homologue algérien au lendemain de sa réélection, le parti que préside Aït Ahmed souligne que «la France apparaît clairement comme le garant du statu quo qui permet au cabinet noir de pérenniser ses monopoles politiques, économiques et financiers». Le communiqué enchaîne pour dire que cette densification dans les visites ministérielles de part et d'autre de la Méditerranée n'auront pas de «retombées sur les libertés et leurs conditions de vie des citoyens». Il ajoute, décrivant la situation qui prévaut actuellement dans le pays, que «les Algériennes et les Algériens subissent au quotidien de multiples entraves à l'action politique, menaces, pressions, arrestations et emprisonnements de défenseurs des droits de l'homme et de journalistes...». L'idée que développe le FFS, en fait, c'est que la volonté, somme toute légitime d'améliorer ses relations avec l'Algérie, lui fait confondre cette démarche avec un «soutien inconditionnel au régime en place». Car ce parti, qui s'était tenu de bout en bout à l'écart de la présidentielle d'avril dernier, continue vaille que vaille, y compris dans le communiqué d'hier, de la qualifier de «mystification».