Le ministre français des Affaires étrangères, M. Barnier, reconnaît qu'il y a “un malentendu sérieux” avec Israël, souhaitant que soient préservées les relations avec l'état hébreu et son peuple. Le langage est diplomatique mais, en filigrane, transparaît un mécontentement évident des autorités françaises sur Sharon, à qui elles n'ont cessé de demander le respect au moins des conventions internationales dans son attitude à l'égard des palestiniens. Le chef de la diplomatie française, réagissant à l'appel du Premier ministre israélien, Sharon, aux juifs de France à immigrer en Israël, pour être préservés de la campagne anti-juive qui, à ses yeux, fait fureur en France, a demandé à Israël de faire des gestes en direction des Palestiniens et de son autorité. La diplomatie française insiste sur la nécessité de gestes de la part d'Israël pour encourager les tenants palestiniens d'un compromis. La France continue à défendre la mise en œuvre de la feuille de route, un document approuvé par les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Onu et la Russie, qui prévoit des mesures réciproques devant aboutir à la coexistence d'un Etat israélien et d'un Etat palestinien en 2005. Paris s'est même dit prêt à participer à une présence internationale à Gaza. La présidence française, réagissant au quart de tour, a décrété Sharon persona non grata en France tant que n'est pas expliquée sa sortie tonitruante, par beaucoup d'aspects assimilable à une ingérence dans les affaires françaises. En offrant l'asile aux français de confession juive, Sharon insinue que l'Etat français n'est pas en mesure de leur assurer la sécurité. Se voulant pédagogue, Barnier a rappelé au premier ministre israélien ce qu'est l'honneur de la république française et son fondement, qui sont de garantir à chacun de ses citoyens les mêmes protections, les mêmes libertés, quelle que soit leur croyance ou confession. R. I.