Des milices progouvernementales ont tué des civils début juillet au Darfour, région de l'ouest du Soudan, en enchaînant certains d'entre eux et en les brûlant vifs, malgré le cessez-le-feu conclu en avril, selon un communiqué de l'Union africaine (UA). Des observateurs de l'UA, déployés au Darfour, ont constaté cette razzia après le passage dans deux villages, le 3 juillet, des djandjawids, des milices soutenues par le gouvernement de Khartoum. Les villages avaient été brûlés et désertés par leurs survivants. La commission de cessez-le-feu de l'organisation panafricaine a conclu qu'il s'agit d'une attaque injustifiée et non provoquée visant la population civile et menée par des djandjawids, mais, selon elle, il est difficile d'établir des preuves que les forces soudanaises avaient combattues avec les djandjawids. Le Darfour est en proie, selon l'ONU, à la pire crise humanitaire en cours dans le monde, provoquée par le conflit entre des milices arabes progouvernementales et deux rébellions locales, qui dénoncent la marginalisation de leur région. Ce conflit pourrait avoir fait entre 30 000 et 50 000 morts depuis un an et demi, selon l'ONU. Environ 1,2 million de personnes ont été chassées de leurs foyers depuis le début du conflit, dont 200 000 se sont réfugiées au Tchad voisin. Le 8 avril, le gouvernement soudanais et les rebelles avaient signé un cessez-le-feu, que les parties en conflit se sont depuis accusé mutuellement de l'avoir violé à plusieurs reprises. L'UA a, par ailleurs, décidé l'envoi d'une force de protection de 300 hommes au Darfour, dont les premiers éléments pourraient arriver sur place dans les prochains jours. Le mandat de la force est de protéger les observateurs civils et militaires de l'UA, ainsi que les acheminements d'aide humanitaire. D'autre part, Les Etats unis et l'Europe font savoir que la coupe est pleine. Ils menacent Khartoum de sanctions internationales, mettant, d'ores et déjà, en route la machine du Conseil de sécurité. Le président Bachir, lui, en appelle aux musulmans, essayant de faire croire à une croisade religieuse ! D. B.